Max VERSTAPPEN
 M.VERSTAPPEN
Red Bull Honda RBPT
Lando NORRIS
 L.NORRIS
McLaren Mercedes
Oscar PIASTRI
 O.PIASTRI
McLaren Mercedes

1119e Grand Prix

XV Singapore Grand Prix
Nuit
Singapour
dimanche 22 septembre 2024
62 tours x 4.940 km - 306.143 km
(Offset: 137 m)
info
Affiche
F1
Coupe

Le saviez-vous ?

Pilote
Constructeur
  • 188e victoire pour McLaren
  • 1er et unique meilleur tour pour RB
Moteur

Aileron élastique: McLaren plie

Au soir du GP d'Azerbaïdjan, Red Bull et Ferrari grondent contre l'aileron arrière flexible de la McLaren MCL38 qui offrirait à celle-ci un gain de vitesse indue, et fut sans doute un élément décisif dans la victoire d'Oscar Piastri. Les caméras et les photographies ont très clairement mis en lumière la déformation des extrémités du flap supérieur de cet aileron, ce qui réduit la traînée et augmente la vitesse de pointe. L'avantage ainsi généré serait de l'ordre de 2 à 3 km/h, ce qui était évidemment crucial à Bakou où la plus longue accélération dépasse les 2 km. On parle même de « mini-DRS » à propos de ce fléchissement. Red Bull demande à la FIA d'enquêter sur cet aileron arrière, comme elle l'a fait quelques semaines plus tôt à Monza au sujet de l'aileron avant de la McLaren. Mais la FIA répond dans les deux cas qu'elle a avalisé les deux pièces et que celles-ci sont par conséquent légales. Cette réponse ne satisfait pas Red Bull et Ferrari, d'autant que ces équipes soupçonnent McLaren d'avoir aussi utilisé l'aile arrière flexible à Monza, où elle aurait évidemment été là encore un atout décisif.


La polémique enflant, le directeur technique de la F1 Jan Monchaux publie à Singapour une directive ouvrant un champ légal d'action à la FIA. Il s'agit pour celle-ci de se déjuger implicitement. Le texte stipule que sont désormais considérés comme illégaux « les designs dont les caractéristiques structurelles sont altérées par des paramètres secondaires, afin de produire en piste une caractéristique de déformation différente que celle observable à l'arrêt pendant les contrôles. » Les autorités somment ainsi McLaren de ne plus jouer avec l'élasticité de son aile postérieure. Cette semonce ne satisfait pas Frédéric Vasseur, qui ne digère pas la victoire perdue par Charles Leclerc à Bakou, et estime que la FIA se moque du monde. Quoiqu'il en soit, McLaren obtempère mais, pour ne pas perdre la face, déclare dans un communiqué opérer d'elle-même ces modifications: « Bien que notre aileron arrière soit en conformité avec les règles et ait passé tous les tests de déformations de la FIA, McLaren a proposé de manière proactive d'apporter quelques ajustements mineurs en accord avec la fédération. » La conclusion est plus intéressante: « Nous nous attendons également à ce que la FIA ait des discussions similaires avec d'autres équipes en ce qui concerne la conformité de leurs ailerons arrière. » Prise la main dans le pot de confiture, McLaren dénonce les camarades qui tricheraient aussi...


Reste à connaître l'impact de cette décision sur les performances de la MCL38, nouvelle monoplace de référence depuis cet été. Il sera probablement minime, puisque cet aileron déformable à faible appui n'était utilisable que sur des tracés nécessitant une très haute vitesse de pointe, comme Monza ou Bakou. Il n'aurait de toute façon pas été monté à Singapour, et une seule étape restante correspond vraiment à ses caractéristiques: Las Vegas, avec son accélération de près de 2 km sur le fameux « Strip ». C'est alors que l'on verra si, comme à Bakou, la monoplace papaye est inattaquable à plus de 300 km/h...


Clap de fin pour Daniel Ricciardo

Daniel Ricciardo disputera ici son dernier Grand Prix avant d'être remplacé par Liam Lawson, le pilote de réserve de Red Bull Racing. Même si cette décision n'est pas officielle, les intéressés ont en été avertis quelques jours avant ce déplacement. Cette issue n'est hélas pas surprenante pour l' « homme à la banane » chez qui, depuis trop longtemps, l'histrion a étouffé l'excellent pilote des années 2010. Après un passage médiocre chez Renault (2019-2020) et une expérience épouvantable chez McLaren (2021-2022), l'Australien a été sauvé de la retraite anticipée par ses vieux amis de Red Bull qui lui ont offert en 2023 un poste de réserviste, avant de reconsidérer ses qualités de pilote. À l'été 2023, il fut titularisé chez AlphaTauri afin d'évaluer sa capacité à revenir au plus haut niveau. Ricciardo affichait alors la claire ambition de supplanter Sergio Pérez chez RBR. Las, il se cassa le poignet dès sa troisième apparition à Zandvoort, et son suppléant improvisé, le jeune Néo-Zélandais Liam Lawson, brilla pendant sa convalescence. Revenu chez AlphaTauri, devenue Visa Cash RB en 2024, Ricciardo n'a hélas pas contredit ceux qui le considéraient comme fini. Constamment dominé par son équipier Yuki Tsunoda, il n'a presque rien tiré d'une monoplace pourtant fort convenable, hormis de bien rares coups d'éclats. Ses espoirs de retour chez RBR s'étant évanouis, son maintien chez VCARB devenait aberrant. Le Dr. Marko avait récemment rappelé que l'équipe italienne était bien le « junior team » de la galaxie Red Bull... Comment justifier alors la présence d'un pilote médiocre âgé de 35 ans, alors que trépignait en coulisse un Lawson pétri de talent et d'ambition ?


Ainsi, si aucune annonce officielle n'a lieu, le team manager de VCARB Laurent Mekies confirme que ce GP de Singapour est « peut-être » le dernier de Daniel Ricciardo. En outre, présent à Singapour, Liam Lawson s'entretient régulièrement avec Pierre Hamelin, l'ingénieur de... Ricciardo. Ce dernier laisse transparaître une émotion palpable. « Je profite de ce week-end, un peu comme à la fin de l'année 2022 avec McLaren, confie-t-il. Je suis conscient qu'il s'agit peut-être de ma dernière course. Mais je suis beaucoup plus heureux aujourd'hui que je ne l'étais il y a deux ans. Je suis apaisé et je suis fier de ma carrière. »


Présentation de l'épreuve

En 2023, Singapour avait été le seul rendez-vous de la saison à échapper à la vorace razzia de Red Bull, victorieuse de 21 des 22 Grands Prix. L'hégémonie RB19 s'était soudain effacée dans les rues de Marina Bay. À l'époque, ce n'était qu'un léger incident de parcours. Mais cette année, cette étape tombe au plus mauvais moment pour le Taureau Rouge qui subit une disette de victoires depuis trois mois et vient de perdre les commandes du championnat des constructeurs au profit de McLaren. Et hélas, la RB20 ne devrait faire que de la figuration ce week-end. C'est pourquoi, avant même le premier tour de roue, Christian Horner et Helmut Marko révèlent leur hâte de quitter les lieux ! Toutefois, ils assurent aussi mieux comprendre les difficultés de leur bolide. « Nous avons un filon de développement », assure Horner qui précise que la RB20 recevra ici quelques correctifs pour améliorer la connexion avant/arrière, déstabilisée par les évolutions apportées au printemps.


Red Bull Racing dévoile un nouvel organigramme suite au départ annoncé vers Sauber de son directeur sportif Jonathan Wheatley. Les responsabilités de ce dernier seront désormais réparties entre quatre personnes: Gianpiero Lambiase prend du galon en devenant responsable de l'activité sportive, tout en restant l'ingénieur attitré de Max Verstappen. Steve Knowles, jusqu'alors ingénieur senior pour la stratégie, sera désormais en charge des questions réglementaires. Enfin, Rich Wolverson et Phil Turner deviennent responsables des opérations de l'équipe de course, le premier sur la piste et le second à l'usine. Néanmoins, Milton Keynes continue de perdre de la matière grise puisque son stratège en chef Will Courtenay rejoint McLaren pour endosser le rôle de directeur sportif à compter de 2025.


L'étape nocturne de Singapour sert de prétexte au retour des inévitables livrées spéciales, dont l'esthétique est hélas souvent peu heureuse. Ainsi, toujours en partenariat avec OKX, McLaren réintroduit du blanc sur sa MCL38 afin de rappeler la glorieuse époque « Marlboro » de l'écurie, même si l'orange papaye supplante le rouge du fameux cigarettier. Mercedes célèbre le 50e anniversaire de son partenaire Petronas en parant d'émeraude, couleur du pétrolier malais, le museau de sa W15. Visa Cash App RB enfile un jean: en association avec Hugo Boss, l'équipe italienne propose une robe « denim » couleur bleu jean, où son logo apparaît sur un patch effet cuir. Mais c'est Red Bull qui crée la sensation en annonçant renoncer à ses livrées spéciales pour Singapour et Austin, tout simplement afin de pas alourdir la si sensible RB20. « Ce poids imprévu risquait de compromettre les performances », explique un communiqué.


Serait-ce de bonne guerre ? Alors que pendant des mois Toto Wolff a exprimé le vif intérêt de Mercedes pour Max Verstappen, et a même indiqué vouloir toujours attirer ce dernier pour 2026, Red Bull réplique en ciblant George Russell, le poulain du constructeur allemand. « Russell est en fin de contrat en 2025 et il serait stupide de ne pas le prendre en compte ! » lâche Christian Horner. Il est vrai qu'en cas de départ de Verstappen ou d'éviction de Sergio Pérez, le jeune Anglais serait une option de premier ordre. Mais le Taureau Rouge pourrait aussi puiser dans sa filière jeunes, riche en talents: Yuki Tsunoda, Liam Lawson, Isack Hadjar ou encore le Britanno-Suédois Arvid Lindblad, révélation de la dernière saison de Formule 3, tous sont candidats à un volant chez RBR à plus ou moins long terme.


Depuis l'avènement du politiquement correct en F1, les autorités sportives se muent en sourcilleuses chaisières. Les écarts de langage et d'opinion sont scrutés à la loupe. Dernière marotte de nos pères-la-morale: la chasse aux jurons. Le président de la FIA Mohammed Ben Sulayem déplore les expressions grossières utilisées par les pilotes à la radio et enjoint ceux-ci à ne plus récidiver. Hélas, nos héros ne sont pas des enfants de chœur. À Singapour, interrogé par le journaliste Tom Clarkson sur la course de Bakou, Max Verstappen déclare que sa Red Bull était « à chier » (« f*cked »). Lorsque Clarkson lui enjoint de surveiller son langage, le Batave ironise : Excusez-moi, mais bon, qui sommes-nous ? Des enfants de cinq ans ? » Pareille insolence est intolérable. Verstappen est convoqué dans la foulée par les commissaires sportifs et condamné à un travail d'intérêt public pour la FIA, en raison d'une violation de l'article 12.2.1.k du Code sportif international. On ne rigole pas au royaume de la Vertu...


Toutefois, Verstappen refuse de faire amende honorable et entre en rébellion quasi-ouverte contre Ben Sulayem. Lors de la conférence de presse suivante, il répond de manière ultra-laconique aux questions, puis indique qu'il parlera à cœur ouvert hors de la salle de presse officielle. Les journalistes ne se le font pas dire deux fois. Le Néerlandais est assailli dès qu'il met le nez dehors et vide son sac: « Ce genre de choses est en mesure de décider de mon avenir. Aujourd'hui, on ne peut pas être soi-même et il faut faire face à ces stupidités. Je suis à un stade de ma carrière où je ne veux plus me fatiguer avec ça. Cela suffit ! Et si cela continue, la F1 continuera sans moi... » Le Hollandais reçoit en tout cas le soutien de ses pairs, et notamment de Lewis Hamilton qui affirme qu'à sa place, il ne participerait certainement pas au travail d'intérêt public. Par ailleurs, le septuple champion du monde reproche à Ben Sulayem d'assimiler les écarts de langage de certains pilotes à la poésie corsée de certains rappeurs afro-américains. Très sensible à cette pop' culture, Hamilton y perçoit du racisme déguisé...


Pirelli commence à éprouver les nouveaux pneumatiques qui entreront en service en 2026. Le pilote de réserve d'Aston Martin Felipe Drugovich a étrenné à Barcelone les prototypes de ces produits au volant de l'AMR23 de l'an passé, sur près de 1400 kilomètres. Comme prévu par le cahier des charges de la FIA, ces pneus sont moins larges de 30 mm à l'arrière et de 25 mm à l'avant. Les prochains tests auront lieu en octobre à Magny-Cours avec Mercedes, puis au Mugello avec Ferrari, Red Bull et McLaren.


Essais et qualifications

Vendredi après-midi, Leclerc signe le meilleur chrono (1'31''763''') des premiers essais libres devant Norris et Sainz. Dans la soirée, Norris s'impose (1'30''727''') devant les deux Ferrari. Sur ce, des trombes d'eau s'abattent sur Singapour, et ce nettoyage de la piste a des conséquences sur l'exploitation des pneus. La clef sera de maintenir ses gommes avant à bonne température sans faire surchauffer les gommes arrière. Norris confirme néanmoins samedi après-midi sa suprématie lors des derniers essais (1'29''646''').


Le soir, la séance de qualifications est perturbée par un accident de Sainz au début de la Q3. L'Espagnol dérape et heurte le mur dans le dernier virage. Il traverse ensuite la piste à pied et récoltera une amende pour cela. Le drapeau rouge est alors déployé et la fin de la séance se joue sur un seul tour. Norris réalise sa cinquième pole de la saison (1'29''525'''), bien qu'il ne soit pas pleinement satisfait de l'équilibre de sa McLaren. Piastri se classe seulement 5e après avoir commis de son propre aveu des petites fautes dans le dernier secteur. Très en retrait jusqu'ici, Verstappen se surpasse pour hisser sa Red Bull en seconde position, à 2/10e de Norris. Pérez (13e) est en revanche nettement plus loin et dit vivre un « cauchemar » avec ses pneus. Les Mercedes (Hamilton 3e, Russell 4e) ont progressé depuis vendredi et peuplent la deuxième ligne. Hülkenberg décroche une excellente sixième place au volant de sa Haas-Ferrari, pendant que Magnussen (14e), de retour après sa suspension, retrouve son habituel anonymat.


Alonso (7e) transcende une Aston Martin en déficit d'adhérence, ce dont Stroll (17e) s'avère incapable. Tsunoda (8e) retrouve la Q3 au volant d'une Visa Cash RB pourtant nerveuse. Ricciardo (16e) semble sceller son éviction avec une élimination en Q1. Les pilotes Ferrari se laissent surprendre par un manque de grip au début de la Q1, la faute à des pneus trop froids. Leclerc (9e) se loupe au premier virage et voit son unique chrono annulé. Sainz (10e), on l'a dit, se crashe et provoque une interruption. Les Williams (Albon 11e, Colapinto 12e) ratent la Q3 à cause d'un manque d'équilibre et d'une surchauffe des pneus arrière. Les Alpine-Renault (Ocon 15e, Gasly 18e) patinent dans à peu près tous les virages. Les Kick-Sauber (Bottas 19e, Zhou 20e) sont comme d'habitude en queue de peloton, à plus de deux secondes de la pole.


Le Grand Prix

La nuit a beau être tombée sur Marina Bay, le mercure affiche tout de même plus de 30°C au moment du démarrage. Les cockpits sont autant d'étuves et les pilotes s'attendent à une soirée fort éprouvante pour leurs organismes. Le comportement des pneumatiques s'annonce aussi mystérieux. Par prudence, la majorité du peloton s'équipe de gommes médiums (C2). Hamilton et Ricciardo sont en pneus tendres (C3), Stroll, Bottas et Zhou en pneus durs (C1).


Départ: Norris prend un bon envol. Hamilton tente de se porter à la hauteur de Verstappen, en vain. Alonso et Sainz coupent le premier enchaînement sans créer d'incident. Hülkenberg passe devant Piastri. Colapinto se distingue par un envol agressif qui lui permet de glaner trois places, notamment aux dépens de son équipier Albon, assez fâché de cet assaut.


1er tour: Piastri déborde Hülkenberg au virage n°7. Bien parti, Pérez efface Sainz, puis Tsunoda. Norris devance Verstappen, Hamilton, Russell, Piastri, Hülkenberg, Alonso, Leclerc, Colapinto et Pérez.


2e: Norris compte une seconde et deux dixièmes d'avance sur Verstappen. Hamilton est repoussé à deux secondes et demie.


3e: Norris est le plus rapide et possède près de deux secondes de marge sur Verstappen.


5e: Norris mène devant Verstappen (1.8s.), Hamilton (4.4s.), Russell (6.1s.), Piastri (8s.), Hülkenberg (9s.), Alonso (10s.), Leclerc (10.8s.), Colapinto (11.6s.), Pérez (12.3s.), Tsunoda (13.1s.) et Sainz (13.8s.).


6e: Le rythme des pilotes Mercedes est médiocre. Cela profite à Verstappen, solidement ancré au deuxième rang, et ralentit Piastri. Un peu plus loin, Leclerc se morfond derrière Alonso.


8e: Norris roule en 1'37''082''' et se forge un matelas de trois secondes sur Verstappen. Hamilton est relégué à plus de sept secondes.


10e: Norris devance Verstappen (4.3s.), Hamilton (8.8s.), Russell (10.5s.), Piastri (12.6s.), Hülkenberg (15.6s.), Alonso (16.2s.), Leclerc (17s.), Colapinto (18.5s.), Pérez (19.2s.), Tsunoda (21s.) et Sainz (21.9s.). Ricciardo prend les pneus médiums.


11e: Norris caracole en tête et a repoussé Verstappen à cinq secondes et demie. Seulement 15e, Albon bascule sur les gommes blanches.


13e: Norris continue de voler. Sept secondes le séparent désormais de Verstappen. Bloqué derrière Tsunoda, Sainz fait escale chez Ferrari pour prendre les pneus durs. Il repart 18e.


14e: Norris précède Verstappen (8.7s.), Hamilton (15s.), Russell (17s.), Piastri (19s.), Hülkenberg (24s.), Alonso (25s.), Leclerc (25.8s.), Colapinto (28s.) et Pérez (29.5s.),


15e: Albon rejoint les stands pour abandonner à cause d'un souci de refroidissement sur son moteur.


16e: L'intervalle entre Norris et Verstappen atteint dix secondes. Piastri se rapproche quelque peu des Mercedes. Hülkenberg fait bouchon devant Alonso et Leclerc.


17e: Hamilton a usé ses pneus tendres. Il rentre aux stands pour chausser les gommes dures (2.5s.) et se relance en 13e position.


20e: Norris est en tête devant Verstappen (14.5s.), Russell (25.8s.), Piastri (27.2s.), Hülkenberg (36s.), Alonso (36.7s.), Leclerc (37.2s.), Colapinto (40s.), Pérez (43.3s.), Tsunoda (46.8s.), Ocon (50s.) et Hamilton (52s.).


22e: Piastri se rapproche de Russell, sans entrer dans la zone DRS. Hamilton prend la 11e place à Ocon sur Raffles Boulevard.


23e: Norris porte son avance sur Verstappen à 18 secondes. L'arrêt « gratuit » est désormais envisageable pour le jeune Anglais. Sainz remonte dans le peloton: il a doublé Bottas, Zhou, Stroll et Gasly.


25e: Vingt secondes séparent Norris et Verstappen. Russell évolue à 32 secondes du leader. Leclerc déborde Alonso au virage n°16. L'Espagnol s'empare de pneus durs dans la foulée. En difficulté avec ses gommes, Hamilton vire large en voulant doubler Tsunoda et doit lui rétrocéder la position.


27e: Piastri est revenu dans les échappements de Russell. Celui-ci est rappelé aux stands en fin de boucle. Hamilton dépasse pour de bon Tsunoda. Arrêt de Stroll.


28e: Norris compte 23 secondes de marge sur Verstappen. Russell chausse les enveloppes blanches (2.2s.) et repart devant Hamilton. Débarrassé d'Alonso, Leclerc double Hülkenberg sur Raffles Avenue. Pérez prend des pneus durs (2.2s.). Magnussen fait de même.


30e: Norris bloque sa roue avant-droite au but de Raffles Avenue et frôle la glissière avec sa roue avant-gauche. Il annonce ensuite avoir quelques petits dégâts sur son aileron avant, mais cela n'influe pas sur son rythme. Verstappen met les pneus blancs (3s.) et repart juste derrière Leclerc. Il dépasse cependant celui-ci au virage n°14. Hülkenberg et Colapinto prennent aussi les pneus durs, trop tardivement, car l'Allemand ressort derrière Alonso et l'Argentin derrière Pérez. Arrêt aussi pour Ocon.


31e: Norris apparaît chez McLaren, se saisit de gommes dures et demeure au commandement, trois secondes devant Piastri. Pérez et Colapinto effacent Gasly.


32e: Norris devance Piastri (3.3s.), Verstappen (20.8s.), Leclerc (24s.), Russell (27s.), Hamilton (33.6s.), Tsunoda (41.6s.), Sainz (44.6s.), Alonso (48.7s.), Hülkenberg (56.2s.), Colapinto (57.5s.) et Pérez (1m.).


33e: Tsunoda s'empare de pneus tendres et recule au 15e rang. Bottas change de gommes pour la seconde fois. Zhou fera de même au tour suivant.


34e: Norris a repoussé Piastri à plus de six secondes. Celui-ci garde un bon rythme dans la perspective d'un undercut sur les Mercedes, d'autant que Russell perd du temps derrière Leclerc.


35e: Russell porte une attaque contre Leclerc par l'extérieur du virage n°16, mais il doit emprunter le dégagement devant la résistance de celui-ci.


36e: Douze secondes séparent Norris et Piastri. Leclerc s'empare de pneus durs (2.2s.) et reprend la piste en huitième position, juste devant Hülkenberg.


38e: Verstappen est revenu à huit secondes de Piastri qui entre aux stands en fin de tour. Gasly change enfin ses pneus lors d'un arrêt assez long.


39e: Piastri se saisit de pneus durs (2.2s.) et ressort en cinquième position, quelques dixièmes derrière Hamilton.


40e: Piastri déborde Hamilton par l'extérieur au virage du Mémorial. Leclerc dépasse Alonso à Connaught.


41e: Norris devance Verstappen (23.6s.), Russell (39s.), Piastri (42.2s.), Hamilton (46.2s.), Sainz (1m. 01s.), Leclerc (1m. 03s.), Alonso (1m. 06s.), Hülkenberg (1m. 10s.), Pérez (1m. 11s.), Colapinto (1m. 12s.) et Tsunoda (1m. 32s.).


42e: Leclerc recolle à Sainz. Celui-ci laisse logiquement passer son équipier sur ordre de Frédéric Vasseur.


44e: Norris maintient une avance de 24 secondes sur Verstappen. Piastri est aux trousses de Russell.


45e: Aileron ouvert, Piastri dépasse Russell par l'extérieur au bout de Raffles Boulevard. Le voici troisième.


47e: Norris précède Verstappen (24.6s.), Piastri (43s.), Russell (47s.), Hamilton (52.8s.), Leclerc (1m.), Sainz (1m. 11s.), Alonso (1m. 14s.), Hülkenberg (1m. 16s.) et Pérez (1m. 17s.). Ricciardo change de pneus pour la seconde fois.


48e: Norris réalise le meilleur tour (1''34''925'''). Pérez chasse Hülkenberg pour la neuvième place, mais se plaint d'un terrible rebond, « digne d'un kangourou ».


50e: Leclerc rejoint Hamilton et le dépasse sans mal au virage n°7. Magnussen frotte le mur au virage n°5. Victime d'une crevaison à l'arrière-gauche, le Danois rentre aux stands à petite allure, puis redémarre après avoir remplacé ses pneus.


52e: Norris possède vingt-huit secondes d'avantage sur Verstappen. Piastri roule à quarante-cinq secondes de son équipier.


54e: Norris mène devant Verstappen (29s.), Piastri (47s.), Russell (56s.), Leclerc (1m.), Hamilton (1m. 10s.), Sainz (1m. 24s.), Alonso (1m. 27s.), Hülkenberg (1m. 29s.), Pérez (1m. 30s.), Colapinto (1m. 32s.) et Tsunoda (-1t.).


56e: Leclerc se rapproche de Russell qui déplore un manque d'adhérence. Pérez pourchasse Hülkenberg, mais doit surveiller dans ses rétroviseurs le toujours étonnant Colapinto.


58e: Norris prend un tour à Colapinto, puis arrive sur le trio Alonso - Hülkenberg - Pérez. Il perd ainsi une poignée de secondes.


59e: Norris est dans le trafic, mais possède encore 23 secondes d'avance sur Verstappen. Leclerc est dans les roues de Russell. Magnussen met pied à terre suite aux dégâts engendrés par sa crevaison.


60e: Visa Cash RB rappelle Ricciardo aux stands pour lui donner des pneus tendres. L'objectif est simple: permettra à l'Australien de chiper le point du meilleur tour à Norris !


61e: Vingt-deux secondes séparent Norris et Verstappen. Leclerc ne parvient pas à attaquer Russell dans ces derniers kilomètres. Mission accomplie pour Ricciardo qui réalise le meilleur chrono de la soirée (1'24''486''') et prive ainsi Norris d'un point.


62e et dernier tour: Kylie Minogue présente le drapeau à damiers à Lando Norris, vainqueur du GP de Singapour. Verstappen et Piastri l'accompagnent sur le podium. Russell termine quatrième devant Leclerc et Hamilton. Sainz finit son 200e Grand Prix au septième rang. Alonso (8e) inscrit quatre points supplémentaires. Hülkenberg décroche une belle neuvième place. Pérez se classe 10e. Suivent Colapinto, Tsunoda, Ocon, Stroll, Zhou, Bottas, Gasly et Ricciardo. Pour la première fois depuis sa création en 2008, ce Grand Prix s'est déroulé sans intervention de la voiture de sécurité.


Après la course: Norris survole, Verstappen engrange

Lando Norris fut le prince de cette nuit singapourienne. Auteur (pour une fois) d'un envol impeccable, le pilote McLaren a survolé ce Grand Prix, creusant d'emblée un écart pharaonique sur Max Verstappen. Sa copie est presque parfaite. Presque, parce que le désormais triple vainqueur de Grand Prix a tout de même léché le mur au 30e tour, frôlant le « game over » de ses espoirs de titre mondial. « J'étais à fond, explique-t-il, et j'ai probablement poussé un peu trop fort. J'ai voulu m'ouvrir une fenêtre de ravitaillement pour me donner l'opportunité d'aller chercher le tour le plus rapide. C'est arrivé au moment où j'arrivais dans l'air sale des premiers attardés. J'avais moins d'adhérence... Je n'ai pas été pris au dépourvu ! Ce fut en fait une course difficile. La voiture n'était pas simple à piloter, surtout avec les pneus durs. J'ai vraiment poussé, d'où mes contacts avec le mur. Mais ils n'ont pas altéré le comportement du bolide. »


Norris est en effet très marqué par l'effort produit dans la fournaise, comme la plupart de ses collègues. S'il a désormais un mois de repos devant lui pour recharger ses accus, il sait qu'il n'est qu'au début d'un sprint final pour le titre mondial. L'équation est assez simple: il a six Grands Prix et trois sprints pour reprendre 52 points à Max Verstappen et devenir champion du monde. Et justement, l'Anglais a perdu ici dans les derniers kilomètres le point du meilleur tour en course, chipé par Daniel Ricciardo. Une unité que le pilote australien est allé chercher avec des pneus tendres neufs, tout en sachant qu'elle ne lui serait pas attribuée puisqu'il a fini hors du « top 10 ». De là à imaginer que Visa Cash RB a agi sur ordre de la maison-mère Red Bull Racing... c'est un pas que Zak Brown franchit allègrement: « Je vais poser des questions à ce sujet à la FIA, car les équipes devraient fonctionner de manière indépendante sur le plan sportif. Là il s'agit d'une équipe A et d'une équipe B d'un même groupe, Red Bull. C'est une des raisons pour lesquelles je ne veux plus de doubles propriétés d'équipes. » « Ce fut une façon étrange de procéder, tempère Andrea Stella. Il va falloir s'assurer que le championnat ne se joue pas sur un point. » Bien sûr, Christian Horner joue les oies blanches: « Ricciardo s'est arrêté et a fait le tour le plus rapide à la fin de la course. Il n'y a rien de plus à dire. Chaque équipe a sa propre indépendance. » Laurent Mekies avance pour sa part l'argument hypocrite par excellence: il s'agissait d'offrir un « cadeau d'adieu » à Ricciardo !


En tout cas, McLaren porte son avance sur Red Bull à 41 points au championnat des constructeurs, grâce à la victoire de Norris, mais aussi au podium décroché par Oscar Piastri malgré des qualifications décevantes. « Après avoir perdu autant de temps derrière les Mercedes lors du premier relais, je ne pouvais pas faire mieux, déclare l'Australien. Les essais libres furent difficiles, je n'ai pas bien opéré en qualifications, donc ce dimanche est un bon redressement. Nous avons fait du bon travail, même si le résultat n'est pas celui que j'espérais. » Piastri n'est pas un expansif, mais chacun ressent sa sourde irritation d'avoir été dominé ce week-end par Norris, un équipier qui, quoiqu'il en dise, est désormais avant tout un rival.

En revanche, Max Verstappen peut être content de son week-end. Alors qu'il s'attendait à végéter dans le ventre mou du classement, il finit deuxième et ne perd que sept points sur Lando Norris, ce qui lui permet de maintenir une avance confortable au championnat. « J'ai mené une course en solitaire, narre-t-il. Mon premier relais fut difficile, avec une forte dégradation des pneus, mais le second fut plus tranquille. Je suis content d'avoir limité la casse. Mais on ne peut se satisfaire de finir si loin de Norris. Il faut poursuivre les efforts. » Son lieutenant Sergio Pérez ne récolte lui qu'un point après un week-end « horrible » et dresse un constat bien plus sombre de la RB20: « Ce fut très douloureux d'être coincé derrière la Haas d'Hülkenberg pendant toute la course. Et puis la stratégie n'était pas bonne, mon premier relais fut trop long. J'ai perdu toute possibilité d'undercut. J'étais 10e au premier virage, je suis 10e à l'arrivée ! Mais surtout, cette voiture est un désastre en termes d'équilibre. Les rebonds étaient terribles, je n'arrivais pas à stabiliser l'ensemble. Nous avons besoin d'une bonne mise à niveau. Elle doit arriver à Austin. » Et pourtant, Christian Horner persiste dans son relatif optimisme et explique que les nombreuses heures passées dans le simulateur par l'essayeur Sébastien Buemi ont permis d'optimiser les réglages de la RB20. « Sébastien a bu beaucoup de Red Bull pour tenir le coup ! » plaisante le manager anglais, qui se réjouit surtout que les données du simulateur correspondent enfin avec ce qui est collecté en piste. Par ailleurs, l'usine de Milton Keynes ne sera pas fermée durant les quatre semaines de pause à venir, ce qui va permettre à Verstappen, Pérez et Buemi d'user au maximum du simulateur. « L'usine sera une ruche très active », conclut Horner.


Mercedes a connu une nouvelle soirée décevante: partis troisième et quatrième, Lewis Hamilton et George Russell terminent respectivement sixième et quatrième. L'aîné des Britanniques s'est comme d'habitude plaint de la dégradation excessive de ses gommes et d'une stratégie inefficace. Il était parti avec les pneus tendres, mais ceux-ci ont trop vite surchauffé, et cet arrêt prématuré l'a pénalisé en fin de parcours. Russell s'est pour sa part démené pour résister à Charles Leclerc. Très éprouvé par la chaleur, le Norfolkais doit longuement se réhydrater avant d'apparaître devant la presse. « Compte tenu du rythme de la voiture, c'était le mieux que nous pussions obtenir, constate-t-il. Nous avons beaucoup de travail à faire dans les semaines à venir pour comprendre pourquoi nous ne sommes pas compétitifs depuis la pause estivale. C'est très frustrant. » De fait, Mercedes est maintenant condamnée à finir à la quatrième place du championnat des constructeurs, ce qui sera son plus mauvais résultat depuis 2012...


A contrario, Ferrari a pu progresser dans la hiérarchie après des qualifications ratées. Charles Leclerc (5e) et Carlos Sainz (7e) amassent 16 points. Les Rouges pâlissent néanmoins puisque la perspective du titre des constructeurs s'éloigne (75 longueurs de retard sur McLaren), tandis que Leclerc, relégué à 86 points de Verstappen, tire un trait définitif sur ses espoirs de couronne. « Je suis content de la course, mais pas du week-end, déclare Frédéric Vasseur. La stratégie était excellente et Charles roulait au même rythme que Norris dans les 25 derniers tours. Certes, cela augmente notre frustration par rapport au samedi raté, mais cela augure de bonnes choses pour la fin de la saison, d'autant que nous allons encore apporter des évolutions. » Leclerc tempère l'optimisme de son patron. Certes, il fut très véloce en fin de course, mais ses pneus en ont payé le prix: « J'étais très rapide, mais pour revenir sur Russell, j'ai dû mettre un gros coup dans les pneus. Alors, j'ai perdu de la motricité, et une fois derrière lui, je ne pouvais pas l'attaquer car je n'avais plus de pneu à l'arrière. On a fait une bonne course, mais je regrette les erreurs de samedi... »


Enfin, cet après-course marque les adieux de Daniel Ricciardo à la Formule 1, au terme d'une carrière de treize années. On regrettera que Red Bull et Visa Cash RB lui aient infligé un cadeau de départ empoisonné, ce meilleur tour en course qui suscite la polémique. Mais Ricciardo désamorce quelque peu celle-ci avec humour: « On m'a arrêté à la fin afin de glaner le meilleur tour, pour la gloire ! Si ce point s'avère crucial, Max, qui a toujours été un bon gars avec moi, m'offrira un beau cadeau de Noël ! » Du reste, on retiendra surtout l'émotion de « Danny Ric ». Son éternel se fige tandis que ses yeux s'embuent: « Je suis très ému, car je sais que ma carrière est peut-être terminée. Je suis épuisé et traversé par de nombreux sentiments. Le cockpit, vous savez, on s'y attache après toutes ces années... J'essaie d'en garder chaque souvenir précieusement. » Quelques jours plus tard, lorsque son remplacement par Liam Lawson est officialisé, chacun salue le départ d'un homme éminemment sympathique et talentueux, une « gueule » et un caractère comme la Formule 1 en connaît hélas trop peu depuis deux ou trois décennies.


Après l'enchaînement Bakou - Singapour en seulement huit jours, la Formule 1 s'offre de nouveau quatre semaines de vacances, avant une campagne américaine qui commencera le 18 octobre. Cette « trêve automnale », une première dans la F1 moderne, est saluée par les pilotes et le personnel qui doivent se préparer à un rude « rush » final de six Grands Prix et trois sprints ,qui les conduira à Abou Dhabi début décembre.


Sources :

- Auto Hebdo n°2480, 25 septembre 2024

- Nextgen-Auto.com

Tony