Retraite de Sebastian Vettel
Porsche - Red Bull: mariage en vue
La future alliance entre Red Bull et Porsche est un secret de polichinelle qui tarde à être officialisé. En effet, les discussions autour de la future motorisation, qui doit entrer en vigueur en 2026, ne sont pas closes et Volkswagen attend encore certaines garanties de la part de la FIA, notamment au niveau du nombre d'heures de test qui seront allouées au futur moteur Porsche ou quant à l'utilisation de certains matériaux. Néanmoins, quelques aspects de cette union austro-allemande commencent à se dévoiler. Tout d'abord, Red Bull a annoncé la prolongation de son partenariat technique avec Honda jusqu'à fin 2025. Le constructeur japonais continuera ainsi à participer à la construction et au développement de son ex-V6, en collaboration avec Red Bull Powertrains, le tout nouveau départements « moteurs » de l'usine de Milton Keynes. En échange, son logo pourrait faire son retour sur les Red Bull et les AlphaTauri. Puis, fin 2025, Porsche prendra le relais de Honda.
A l'origine, il était question d'une simple alliance technologique entre Red Bull et Porsche, mais selon quelques documents échappés du Conseil marocain de la Concurrence, la firme de Stuttgart envisagerait en fait le rachat de 50 % de Red Bull Technology Ltd. Ce partenariat, valable dix ans, concernerait également l'écurie Red Bull Racing et la construction des châssis. Reste à savoir si AlphaTauri, l'écurie sœur de RBR, sera incluse dans la corbeille de mariage. Cela aurait sa cohérence puisque le groupe Volkswagen souhaite entrer en F1 avec deux de ses marques, Porsche et Audi, et lorgne donc sur une seconde écurie. Néanmoins, les rumeurs font état d'intenses discussions entre Audi et Finn Rausing, le propriétaire de Sauber, et ce bien que l'écurie suisse ait récemment renouvelé son accord avec Alfa Romeo. L'avenir de l'officine de Hinwil se situe probablement entre le Trèfle et les Anneaux...
Présentation de l'épreuve
Huit jours après l'erreur qui lui a coûté la victoire au GP de France, Charles Leclerc rassemble toute son énergie pour oublier cette terrible mésaventure et se concentrer sur ce Grand Prix de Hongrie. Cela est sans doute plus facile à dire qu'à faire. Le jeune Monégasque délivre à la presse quelques propos lénifiants, pendant que Mattia Binotto affirme que Ferrari peut encore conquérir les deux titres mondiaux, malgré un retard de plus en plus abyssal sur Max Verstappen et Red Bull. « Les choses sont juste plus compliquées, mais rien ne fait obstacle à ce que nous gagnions les dix dernières courses », affirme le manager italien. Du côté de Red Bull, Christian Horner et Max Verstappen mettent la pression sur la Scuderia en minimisant leurs espoirs de succès sur le Hungaroring, tracé tortueux qui réclame une excellente motricité, l'un des points forts de la monoplace rouge. Quoiqu'il en soit, après le fiasco du Castellet, Ferrari a absolument besoin d'une victoire pour garder le moral avant la trêve estivale.
Dans le même temps, Helmut Marko n'a toujours pas digéré comment Sergio Pérez a perdu la troisième place au GP de France, surpris par George Russell à l'issue d'une période de voiture de sécurité virtuelle. Le Mexicain n'a pourtant pas à rougir de sa saison puisqu'il occupe la troisième place du classement des conducteurs, mais il peine manifestement à tirer le maximum de sa RB18 depuis que celle-ci a reçu des évolutions. En Hongrie, il se montre encore en difficulté lors des essais et des qualifications, ce qui lui attire de nouveaux propos acides de Marko: « Pérez semble déjà en vacances ! Il devrait être aussi performant que Verstappen dès le début du week-end, dès la première séance libre ! » Heureusement pour lui, « Checo » a déjà prolongé son contrat jusqu'à fin 2024.
Depuis que Liberty Media a racheté la Formule 1, celle-ci n'a de cesse de prouver sa profonde vertu. La discipline reine des sports mécaniques, qui jadis se contentait d'opposer en de passionnants combats des champions d'exception, s'est muée peu à peu en ligue puritaine dont l'harmonie avec le discours médiatique dominant est quasi parfaite. Qu'on se le dise: la F1 est pour la paix et contre la guerre, pour l'écologie et contre la pollution, pour l'amour et contre la haine, pour le Bien et contre le Mal. C'est original. Avant le GP de Hongrie, Stefano Domenicali et Mohammed Ben Sulayem lancent la campagne « Drive It Out » destinée à dénoncer les « abus » commis par certains « fans ». Sont ainsi pointés du doigt des faits aussi hétéroclites que les menaces de mort dont a fait l'objet Nicholas Latifi suite au rôle qu'il a involontairement joué dans le dénouement du championnat du monde 2021, les injures racistes à l'égard de Lewis Hamilton, les diverses menaces lancées sur les réseaux sociaux ou les « débordements » de supporteurs néerlandais lors du récent GP d'Autriche, sur lesquels nous ne savons rien puisque aucun fait précis n'a été établi par la seule autorité compétente en la matière, la justice autrichienne. Quoiqu'il en soir, lutter contre des crétins ou des poivrots est tout à fait noble et louable. Hélas, comme tout un chacun, MM. Domenicali et Ben Sulayem ne sont pas des sur-hommes: leur haute moralité ne va pas jusqu'à refuser les dollars d'un pays qui en 2022 décapite les apostats et lapide les femmes adultères. La vertu s'arrête où commence l'héroïsme.
Kevin Magnussen inaugure en Hongrie la première évolution de la Haas VF-22, laquelle reprend trait pour trait la physionomie de la Ferrari F1-75 ! Ces duplicatas n'ont rien d'étonnant puisque la Dallara-Haas a été conçue cet hiver à Maranello par la cellule technique dirigée par Simone Resta. Guenther Steiner assume crânement cette « inspiration » : « Si nous devons copier quelqu'un, autant que ce soit les meilleurs, Red Bull ou Ferrari. Or nous avons le même moteur, la même boîte de vitesses et les mêmes suspensions que la Scuderia. Nous ne sommes pas stupides, nous n'allons pas copier Williams ! » ajoute-t-il un peu méchamment. La principale modification concerne les pontons, sur lesquels les montants droits, qui atteignaient presque 90°, cèdent la place à une courbe dotée d'un creux, faisant penser à un rebord de baignoire... et à la F1-75. Le diffuseur et le plancher ont été remaniés pour optimiser l'aérodynamisme de ce nouveau package.
Mais ce week-end, c'est Aston Martin qui crée la sensation en arborant un aileron arrière tout à fait original, avec des éléments supérieurs en forme de cornières placés sur les dérives latérales. Ceux-ci sont censés créer un vortex et peuvent ainsi générer de l'air sale dans leur sillage, c'est-à-dire exactement ce que la FIA avait voulu éviter avec les Formules 1 version 2022. Certains journalistes s'interrogent sur la légalité de ces appendices, mais personne ne semble vouloir chercher noise à Aston Martin, ce dont se réjouit son team manager Mike Krack: « Nous avons été en relation avec la FIA tout au long du développement de cet aileron afin de comprendre ce qui serait accepté ou non, et nous n'avons essuyé aucune remontrance. Il n'y a rien de spécial avec cette pièce. Il s'agit simplement d'une interprétation de la réglementation. » Red Bull, qui avait accusé Aston Martin de plagiat au printemps avant de renoncer à sa plainte, réagit sur le mode humoristique: « Si cet aileron s'avère opérant, cette fois, c'est nous qui les copierons ! » ironise Christian Horner. Enfin, Alan Permane, directeur sportif d'Alpine, déclare que personne n'embêtera Aston Martin puisque les neuf autres équipes sont déjà en train de tester un aileron similaire en CFD...
Essais et qualifications
Vendredi, les premiers essais libres ont lieu sous une forte chaleur. Les Ferrari dominent globalement. Sainz réalise le premier temps de référence (1'18''750''') devant Verstappen et Leclerc. Lors de la seconde séance, Leclerc se montre le plus rapide (1'18''445''') et précède l'étonnant Norris. Samedi matin, une grosse averse inonde le Hungaroring et la majorité de la séance se déroule sur une piste très glissante. Certains pilotes chaussent néanmoins les pneus intermédiaires en fin de séquence, ce qui permet à Latifi de connaître une courte gloire en réalisant un meilleur chrono tout à fait inattendu (1'41''480'''). Vettel provoque une courte interruption en heurtant les glissières au virage n°10.
L'après-midi, le soleil reparaît et les qualifications se déroulent sur un bitume chaud et sec. Russell crée la sensation: après avoir enregistré vendredi des performances calamiteuses, il décroche sa première pole position (1'17''377'''), au nez et à la barbe des Ferrari qui semblaient devoir monopoliser la première ligne. C'est aussi la première position de pointe de Mercedes en 2022. Hamilton (7e) ne peut hélas rivaliser avec son jeune équipier en raison d'une défaillance de DRS. Les Ferrari étaient jusqu'à cet après-midi les plus rapides. Sainz (2e) compte bien rapidement doubler Russell le lendemain, tandis que Leclerc (3e) a le plus grand mal à exploiter ses gommes et paraît quelque peu désabusé. Les McLaren-Mercedes sont performantes sur le tourniquet hongrois. Norris obtient une superbe quatrième place et Ricciardo (9e) parvient cette fois en Q3. Leurs rivales directes, les Alpine-Renault d'Alonso (5e) et Ocon (6e) réussissent enfin le samedi parfait et monopolisent la troisième ligne. Après quelques épreuves difficiles, les Alfa Romeo affichent un bon rythme. Bottas (8e) retrouve la Q3 et Zhou (12e) aurait pu faire mieux s'il n'avait pas été gêné par Stroll.
Red Bull vit un samedi cauchemardesque. Rapide en Q1 et Q2, Verstappen ne parvient pas à défendre ses chances en Q3 en raison d'un freinage intempestif, puis surtout d'une perte de puissance. Le champion en titre partira seulement 10e. Pérez (11e) est lui éliminé dès la deuxième manche pour quelques centièmes, après avoir vu un de ses temps annulé, puis rétabli, pour avoir soi-disant franchi les limites de la piste. Magnussen (13e) devance Schumacher (15e) au volant de la Haas évoluée, mais tous deux sortent dès la Q2. Chez Aston Martin, Stroll (14e) s'extrait d'une Q1 particulièrement serrée. Vettel (18e) se réjouit seulement d'avoir pu prendre la piste malgré son accident de la matinée. Cela va de mal en pis pour AlphaTauri, toujours en recherche d'adhérence malgré les évolutions. Tsunoda (16e) et Gasly (19e) se contentent de rester sur la piste. Enfin, les Williams-Mercedes manquent d'appui. Albon (17e) estime qu'il ne pouvait pas faire mieux, mais Latifi (20e) pense qu'il aurait pu atteindre la Q2 sans une erreur dans son ultime tour lancé.
Le jeune Russell est le premier surpris de sa pole position, tant ses sensations étaient mauvaises la veille au volant de la W13. « Je suis aux anges ! » clame le Britannique. « Et pourtant hier, ce fut probablement notre pire vendredi depuis le début de la saison ! Nous ne savions pas vraiment quelle direction emprunter. Il faut que nous étudions d'où nous vient cette soudaine vélocité ». Est-ce que par hasard Mercedes ne comprendrait même pas pourquoi il arrive à sa création d'être rapide ?... Samedi soir, Red Bull profite de la nouvelle réglementation sur le parc fermé pour remplacer plusieurs éléments sur les groupes propulseurs de Verstappen et de Pérez sans encourir de pénalité. En revanche, Gasly change presque intégralement de moteur et s'élancera depuis la voie des stands.
Le Grand Prix
Dimanche, la course démarre par temps frais (20°C) et sous un ciel menaçant. Les météorologues redoutent quelques averses durant la course. Les stratégies sont très variées. Russell, Verstappen, Pérez, Norris, Ricciardo, Vettel, Stroll, Albon, Tsunoda et Gasly partent en gommes tendres (C4), Leclerc, Sainz, Hamilton, Alonso, Ocon, Bottas, Zhou, Magnussen, Schumacher et Latifi en gommes médiums (C3). La question est de savoir d'une part s'il pleuvra, d'autre part si le pneu dur (C2) sera utilisable par cette fraîche atmosphère. La réponse est négative pour Red Bull qui a renoncé à faire partir ses pilotes avec ce composé.
Départ: Russell démarre bien, mais Sainz parvient à sa hauteur et se déporte à l'extérieur. L'Espagnol glisse cependant au freinage et le pilote Mercedes reste devant. Leclerc vient ensuite, alors que Norris se défend face à Hamilton, contraint de rouler sur le dégagement. Ocon tasse sans ménagement son équipier Alonso avant le premier virage. Albon entre en contact avec Vettel à la sortie du deuxième tournant et endommage ainsi son aileron avant.
1er tour: Assez mal parti, Verstappen vient à bout de Magnussen, puis de son équipier Pérez à la chicane. Russell précède Sainz, Leclerc, Norris, Hamilton, Ocon, Alonso, Verstappen, Pérez et Magnussen.
2e: La « voiture de sécurité virtuelle » est enclenchée car des débris de l'aileron d'Albon jonchent le sol au deuxième virage. Le Thaïlandais entre aux stands pour changer de calandre et de pneus.
3e: Le drapeau vert est agité. Russell surprend ses poursuivants et repousse Sainz à deux secondes et demie.
4e: Sainz reprend quelques dixièmes à Russell. Verstappen est aux trousses d'Alonso. Red Bull résout à distance une petite défaillance du moteur de Pérez dans les hauts régimes.
5e: Verstappen dépasse Alonso par l'extérieur dans la montée vers le virage n°4. Ocon est sa prochaine cible.
6e: Russell est premier devant Sainz (2s.), Leclerc (3.7s.), Norris (6.1s.), Hamilton (7.2s.), Ocon (9.3s.), Verstappen (9.8s.), Alonso (11.2s.) et Pérez (11.7s.). Magnussen défend sa 10e place face à Ricciardo, mais le drapeau noir et orange lui est adressé car une dérive de son aileron arrière est endommagée.
7e: Verstappen déborde Ocon par l'intérieur au virage n°1. Pérez double pour sa part Alonso entre les virages n°2 et 3. Magnussen doit fait halte chez Haas pour remplacer son aileron arrière et prendre les gommes dures.
9e: Deux secondes séparent Russell et Sainz. Hamilton se rapproche de Norris. Pérez s'empare de la septième place aux dépens d'Ocon.
10e: Russell mène devant Sainz (2.3s.), Leclerc (3.7s.), Norris (8.7s.), Hamilton (9.1s.), Verstappen (10.3s.), Pérez (14s.), Ocon (15.6s.), Alonso (17.6s.), Ricciardo (20s.), Schumacher (22.4s.) et Bottas (22.8s.).
12e: Hamilton ouvre son DRS et déborde Norris par l'intérieur au premier virage. Verstappen s'inscrit le sillage de la Mercedes et en profite pour se faufiler devant la McLaren avant le second tournant.
13e: Hamilton repousse Verstappen à un peu plus d'une seconde. Pérez se défait de Norris dans la ligne droite principale.
14e: Pressé par Leclerc, Sainz revient à une seconde et demie de Russell. Hamilton comme Verstappen roulent dans les temps des leaders. Tsunoda chausse les enveloppes médiums.
15e: Russell n'a plus qu'une seconde d'avance sur Sainz. Norris fait halte chez McLaren pour s'emparer de pneus médiums (4.5s.). Il est imité par Stroll.
16e: Ricciardo et Vettel basculent sur les Pirelli jaunes. Ferrari rappelle Sainz aux stands, mais en fin de tour c'est Russell qui apparaît chez Mercedes et prend les enveloppes médiums. Sainz récupère la première place.
17e: Russell revient en piste devant Alonso et reste difficilement devant l'Ibère. L'Anglais dépasse ensuite l'autre Alpine d'Ocon. Verstappen s'empare des gommes médiums et ressort en huitième position. Arrêt aussi pour Gasly.
18e: Sainz prend les gommes médiums (3.7s.) et cède les commandes à Leclerc. L'Espagnol repart derrière Russell et Ocon.
19e: Leclerc compte dix secondes d'avance sur Hamilton. Verstappen améliore le record du tour (1'23''082'''). Sainz prend l'avantage sur Ocon. Pérez chausse les pneus médiums et glisse entre Bottas et Zhou. Arrêt de Latifi.
20e: Hamilton se saisit à son tour des gommes jaunes (2.8s.) et repart derrière Alonso que vient de doubler Verstappen. Pérez efface Bottas.
21e: Leclerc mène avec 18 secondes de marge sur Russell, 21 secondes sur Sainz. Verstappen prend la quatrième place à Ocon.
22e: Leclerc entre aux stands pour prendre les Pirelli jaunes (2.9s.) puis retrouve le circuit derrière Russell, mais devant Sainz. Alonso passe chez Alpine pour s'emparer des gommes dures. Schumacher et Albon changent aussi leurs enveloppes.
23e: Ocon prend les pneus durs lors d'un arrêt longuet (4.6s.) et redémarre devant son coéquipier Alonso.
24e: En sortant des stands, Ocon gêne involontairement Alonso, aux prises avec Ricciardo. L'Espagnol double difficilement son collègue bleu au deuxième tournant, mais Ricciardo saisit cette opportunité pour contourner les deux Alpine !
25e: Russell précède Leclerc (1.5s.), Sainz (4s.), Verstappen (6.7s.), Hamilton (14.1s.), Pérez (21.2s.), Norris (24.8s.), Bottas (31.8s.), Zhou (33.2s.), Ricciardo (38.3s.), Ocon (40s.), Alonso (40.6s.), Stroll (41.2s.) et Vettel (45.4s.).
26e: Leclerc est le plus rapide en piste et revient à moins d'une seconde de Russell. A la peine avec ses pneus durs, Alonso se fait doubler par Stroll. Bottas chausse les enveloppes dures et sera suivi au tour suivant par son équipier Zhou.
28e: Leclerc tente de déborder Russell par l'extérieur du second tournant mais ne trouve pas l'ouverture.
29e: Russell parvient à se défendre à chaque freinage contre Leclerc. Ocon est en difficulté avec ses gommes dures et s'incline devant Stroll.
30e: Le ciel est de plus en plus menaçant. Leclerc harcèle Russell et tente de se déporter à l'extérieur dans la grande montée, mais le jeune Anglais lui claque la porte au nez.
31e: Leclerc ouvre son aileron arrière mobile sur la ligne de chronométrage, contourne Russell par l'extérieur, retarde au maximum son freinage et s'impose brillamment face au pilote Mercedes. Le voici en tête. Vettel double Alonso qui n'est pas mieux loti que son équipier avec les gommes blanches.
32e: Leclerc précède Russell (1.7s.), Sainz (2.9s.), Verstappen (5.1s.), Hamilton (11.3s.), Pérez (19.3s.), Norris (30.1s.), Ricciardo (45.7s.), Stroll (49.3s.) et Ocon (52s.). Vettel prend la 11e place à Alonso.
34e: Les pilotes signalent quelques gouttes de pluie. Sainz évolue dans le sillage de Russell. Hamilton a pour sa part repris deux secondes à Verstappen. Second pit-stop pour Tsunoda.
35e: Tsunoda exécute un tête-à-queue après la chicane et se relance bon dernier.
37e: Leclerc compte quatre secondes de marge sur Russell, cinq secondes sur Sainz. Verstappen revient à quelques dixièmes du Madrilène. Magnussen stoppe une seconde fois et se défait des pneus durs au bénéfice des médiums.
38e: La piste devient un peu glissante en raison du crachin. Vettel prend la dixième place à Ocon. Verstappen arrive aux stands en fin de boucle. Red Bull choisit d'anticiper son arrêt pour qu'il ne perde pas de temps derrière Sainz.
39e: L'ondée a déjà cessé. Verstappen chausse les gommes jaunes (2.4s.) et ressort en sixième position.
40e: Leclerc est rappelé par Ferrari et, à la surprise générale, s'empare des pneus durs (3s.), bien que ceux-ci aient fait la preuve de leur inefficacité avec les Alpine. Le Monégasque repart devant Verstappen. Russell stoppe également mais prend les gommes jaunes (2.7s.). Latifi et Albon prennent des gommes tendres.
41e: Sainz est désormais premier, cinq secondes devant Hamilton. Verstappen attaque Leclerc dans la ligne droite principale. Celui-ci le serra vers la droite, mais le Hollandais passe sans grande difficulté, tant son adversaire manque d'adhérence. Toutefois, en fin de tour, piégé par un embrayage capricieux, Verstappen pirouette à la sortie de l'avant-dernier virage. Le Hollandais exécute un 360° et se relance derrière Leclerc, chanceux de n'avoir rien touché. Alonso dépasse Ocon.
42e: Russell réalise l'extérieur sur Pérez au franchissement de la ligne puis parvient jusqu'à la hauteur de Verstappen, qu'il ne peut toutefois attaquer.
43e: Leclerc rencontre du grainage et redevient une proie pour Verstappen. Pérez chausse les pneus médiums (2.1s.), alors que Norris sélectionne les pneus durs (2.7s.).
44e: Sainz mène devant Hamilton (3.7s.), Leclerc (15.4s.), Verstappen (15.7s.), Russell (18.3s.), Pérez (43s.), Ricciardo (54s.), Stroll (54.8s.), Norris (59s.), Vettel (1m.), Alonso (1m. 01s.) et Ocon (1m. 03s.).
45e: Verstappen ouvre son DRS sur la ligne de chronométrage. Il fait mine d'attaquer Leclerc par l'extérieur au virage n°1, puis « croise » ensuite la Ferrari, dépourvue de motricité, à la sortie de ce tournant.
46e: Sainz et Hamilton devant s'arrêter prochainement, Verstappen a désormais la victoire en point de mire. Animation dans la pit-lane: Ricciardo prend des pneus durs, Vettel des médiums, Stroll et Gasly des tendres.
47e: Sainz stoppe chez Ferrari et chausse les gommes tendres lors d'une opération trop longue (4.6s.). Hamilton recueille la première place. A la sortie des stands, Stroll tente de contourner Ricciardo par l'extérieur du second virage. L'Australien ne laisse guère d'espace au Canadien et l'harponne avec sa roue avant-droite. Stroll exécute un tête-à-queue avant de repartir.
48e: Hamilton compte six secondes d'avance sur Verstappen, neuf secondes sur Leclerc. Russell fond sur le Monégasque.
49e: Stroll prend sa revanche sur Ricciardo en le dépassant au premier virage. L'Australien reçoit cinq secondes de pénalité pour sanctionner leur collision.
50e: Hamilton est premier devant Verstappen (3.5s.), Leclerc (7s.), Russell (7.7s.), Sainz (15.2s.), Pérez (28.7s.), Norris (51.8s.), Alonso (1m.), Ocon (1m. 02s.), Bottas (1m. 07s.), Stroll (-1t.) et Ricciardo (-1t.).
51e: Hamilton se munit de gommes tendres et repart en cinquième position. Verstappen est le nouveau leader. Russell harcèle Leclerc dont les pneus sont peluchés. Vettel a doublé Ricciardo. Zhou et Tsunoda s'emparent à leur tour des gommes rouges.
53e: Russell menace Leclerc à chaque virage, mais le pilote Ferrari résiste vaillamment à ces tentatives d'intimidation.
54e: Russell actionne son DRS et déborde Leclerc par la gauche avant le premier virage. Tous deux retardent leur freinage, mais l'Anglais, bien mieux chaussé que son adversaire, s'impose. Puis Leclerc regagne le stand Ferrari avec des gommes complètement délabrées. Il se relance avec les pneus tendres (2.6s.), mais dégringole en sixième position.
56e: Verstappen mène devant Russell (8.6s.), Sainz (10.5s.), Hamilton (18.5s.), Pérez (26s.), Leclerc (32.5s.), Norris (54.2s.), Alonso (1m. 06s.), Ocon (1m. 10s.), Bottas (1m. 15s.), Stroll (-1t.) et Vettel (-1t.).
57e: Hamilton réalise le meilleur tour de la course (1'21''386''') et empochera donc un point supplémentaire. Latifi reprend des pneus tendres.
58e: Sainz et Hamilton remontent sur Russell grâce à leurs pneus rouges. En revanche, Leclerc ne comble pas son retard sur Pérez qui a bichonné ses pneus médiums.
60e: Le ciel se couvre. Verstappen précède Russell (9s.), Sainz (10.5s.), Hamilton (13s.), Pérez (21.6s.), Leclerc (26.8s.), Norris (56s.), Alonso (1m. 10s.), Ocon (1m. 14s.), Bottas (-1t.), Stroll (-1t.) et Vettel (-1t.).
61e: Hamilton remonte sur Sainz. Visiblement, la Mercedes exploite mieux les pneus rouges que la Ferrari. Plus loin, Bottas est menacé par les Aston Martin, dotées de pneus beaucoup plus frais.
63e: Hamilton dépasse facilement Sainz dans la ligne droite principale. Le septuple champion du monde prend désormais en chasse son équipier Russell. Stroll puis Vettel dépassent l'Alfa Romeo de Bottas.
64e: Hamilton est dans les roues de Russell qui n'a pas l'intention de s'effacer devant son aîné. Leclerc a repris quelques dixièmes à Pérez.
65e: Hamilton assaille Russell par la gauche, puis par la droite au premier tournant et s'impose à la réaccélération. Le voici second.
66e: Verstappen mène devant Hamilton (10.7s.), Russell (13.3s.), Sainz (15.2s.), Pérez (19.8s.), Leclerc (22.8s.), Norris (1m. 03s.), Alonso (-1t.) et Ocon (-1t.). Vettel prend la dixième place à son collègue Stroll.
67e: Bottas se range dans l'échappatoire de la chicane, victime d'un défaut d'alimentation. Les drapeaux jaunes sont déployés
68e: La « voiture de sécurité virtuelle » est lancée pour retirer la voiture de Bottas. Cela ne bouleverse pas cette fin de course, même si la pluie menace de tomber d'une minute à l'autre. Magnussen change de gommes.
69e: Le drapeau vert est agité alors que l'averse commence à s'abattre sur le circuit. Verstappen conclut l'épreuve avec dix secondes d'avance sur Hamilton.
70e: La pluie s'invite dans ce dernier tour, mais elle n'a pas le temps de mouiller le bitume. Dommage ?...
Max Verstappen remporte pour la première fois le GP de Hongrie. Les Mercedes de Hamilton et de Russell l'accompagnent sur le podium, comme en France. Sainz se classe quatrième, Pérez cinquième. Le malheureux Leclerc finit seulement sixième. Norris (7e) précède les Alpine d'Alonso et d'Ocon. Vettel (10e) arrache un bon point. Stroll, Gasly, Ricciardo, Zhou, Schumacher, Magnussen, Albon, Latifi et Tsunoda rejoignent aussi l'arrivée. Ricciardo recule de deux rangs à cause de sa pénalité.
Après la course: suicide de Ferrari
Dixième sur la grille de départ, Max Verstappen ne pensait absolument pas pouvoir s'imposer ce dimanche après-midi. Et pourtant, son habileté et la sagacité des stratèges de Red Bull lui ont permis de triompher et d'accomplir un pas décisif dans la conquête de sa seconde couronne mondiale. Tout s'est joué avant le coup d'envoi, lorsque Verstappen s'est avisé que chausser ici les enveloppes dures relevait de la gageure. « Lorsque nous sommes partis pour la mise en grille, nous nous sommes aperçus que les pneus durs avec lesquels nous comptions démarrer ne fonctionnaient pas. Le départ en pneus tendres garantissait un bon envol mais contraignait à deux arrêts», explique-t-il. Un inconvénient surmonté grâce au brio du Hollandais volant et aux errements stratégiques de Ferrari. Christian Horner pavoise: « Nous savions depuis le départ que les gommes dures ne fonctionnaient pas, elles rendaient une demi-seconde au tour aux médiums. Max est au pic de sa carrière. Il maîtrise tout à la perfection. » Y compris les impondérables, comme ce tête-à-queue provoqué, dit-on, par un embrayage capricieux. Avec maintenant 80 points d'avance sur Charles Leclerc, le Néerlandais peut envisager très sereinement sa fin de saison. Non que sa Red Bull soit parfaite, comme en témoigne la défaillance moteur qui l'a frappé en qualifications. Mais face aux déboires de Ferrari....
Cela pourrait être un « running gag » si ce n'était si triste pour l'intéressé. Pour la cinquième fois de la saison, après Barcelone, Monaco, Bakou et Le Castellet, Charles Leclerc a perdu la victoire alors qu'il menait la course. Et si huit jours plus tôt dans le Var il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même, une fois encore il fut victime d'une stratégie inepte de Ferrari qui a choisi de lui confier à mi-parcours des pneus durs qui avaient fait la preuve de leur inefficacité sur les Alpine et les Alfa Romeo. En vérité, la Scuderia était piégée depuis qu'elle avait gaspillé un train de pneus médiums vendredi. Pour finir l'épreuve, Leclerc n'avait le choix qu'entre des gommes dures et des gommes tendres. Iñaki Rueda, le stratège de Ferrari, assurait que les premières montraient en température après quelques tours. Ce ne fut absolument pas le cas. Mattia Binotto affirme pourtant que ce dimanche les conditions étaient trop fraîches pour que les Ferrari puissent pleinement s'exprimer. A se demander alors comme Leclerc a pu réaliser son sublime dépassement sur Russell ! Mais la langue de bois a ses limites. Si Carlos Sainz accepte d'être le perroquet de son team manager, Charles Leclerc laisse transparaître son exaspération: « Les pneus durs ne marchaient pas, j'ai souffert de grainage », grogne-t-il. « J'avais prévenu le stand que je ne voulais pas de cette monte, que j'étais très bien avec les médiums. Cette course est vraiment frustrante. Il y a toujours quelque chose qui ne fonctionne pas... » Le jeune Monégasque n'en dit pas plus, mais n'en pense pas moins. Désormais, tout espoir de titre mondial s'est envolé, et les responsables de cet échec sont à chercher sur la murette Ferrari... Selon certaines rumeurs, John Elkann et Piero Ferrari, les deux patrons de Maranello, auraient téléphoné à Binotto en pleine course pour faire part de leur mécontentement.
Comme la semaine précédente, les Mercedes de Lewis Hamilton et de George Russell encadrent Max Verstappen sur le podium. Ce duo pas encore gagnant revient de loin, tant la W13 était mauvaise lors des essais du vendredi. La pole position de Russell, signée le lendemain à la régulière, marque pourtant un tournant dans la saison de la firme à l'Étoile qui se pose de nouveau en prétendante à la victoire... et à la deuxième place du championnat des constructeurs, car elle ne concède plus que trente points à Ferrari. Reste que les deux Britanniques, le Jeune et l'Ancien, ne sont pas tout à fait sur la même longueur d'onde. Si Hamilton se réjouit de retrouver les sommets avec ce cinquième podium de rang, Russell rumine sur une victoire perdue. « Quand tu pars en pole, tu veux gagner, c'est logique ! » martèle-t-il ce dimanche soir. En ce qui le concerne, cela ne saurait plus tarder...
Enfin, la bataille pour la quatrième place du championnat des constructeurs continue à faire rage entre les écuries McLaren et Alpine-Renault qui repartent de Hongrie avec un match nul, puisque toutes deux ont amassé six points. Cependant le destin de deux de leurs pilotes est scellé ce dimanche soir. Chez les Papayes, le crédit de Daniel Ricciardo, qui a laissé filer quelques points en percutant Lance Stroll, est au plus bas. Zak Brown et Andreas Seidl veulent dorénavant se débarrasser de lui à n'importe quel prix. Et chez les Bleus, Fernando Alonso se plaint en termes peu amènes de la défense que lui a opposée Esteban Ocon tout au long de la course. Vingt-quatre heures plus tard, l'amer Ibère fera exploser sa bombe: il quittera Alpine pour Aston Martin à la fin de la saison !...
Tony