Écimage chez Alpine
Couvertures chauffantes: interdiction reportée à 2025
Lors de sa dernière réunion, la Commission F1 a décidé de repousser à 2025 l'interdiction des couvertures chauffantes électriques initialement prévue pour 2024. Les premiers essais menés par Pirelli à Sakhir, Barcelone et Silverstone avaient pourtant donné satisfaction au manufacturier italien car ses nouveaux produits étaient rapidement montés en température. Mais les pilotes sont hostiles à cette mesure car la phase de mise en chauffe demeure fort périlleuse, notamment sur piste humide. La Formule 2, qui se passe déjà de ces couvertures, l'illustre à merveille au cours de ce pluvieux week-end spadois: de nombreux pilotes comme Frederik Vesti ou Victor Martins quittent la piste lors des premiers kilomètres sur une piste froide et humide, faute d'adhérence. Beaucoup jugent ainsi cette innovation dangereuse et inutile, comme Max Verstappen: « D'une, je ne pense pas que ces couvertures consomment tant d'énergie que cela. D'autre part, les gens ne savent probablement pas à quel point il est difficile de piloter une voiture de mille chevaux à la sortie des stands, surtout lorsque la piste est un peu glissante. Cela n'améliorera pas le spectacle. Les plus belles batailles en piste ont lieu quand les pneus sont bien chauds ! Bref, ce serait stupide ! »
Esteban Ocon affirme de son côté que des pneus fonctionnant dans des températures froides souffriront de dégradation massive. Sergio Pérez est du même avis: « Pour que ces pneus chauffent, Pirelli devra réduire la fenêtre de fonctionnement à un point tel qu'une fois que nous serons à température, le pneu sera transformé en chewing-gum. Les pressions monteront en flèche et cela n'améliorera pas le spectacle. » La FIA a entendu ces arguments. En 2024, seules les gommes intermédiaires et « full wet » seront utilisées sans couverture chauffante en raison des températures plus basses requises pour leur exploitation. Toutefois Mario Isola prévient que Pirelli ne renoncera pas à ces nouveaux produits et que les pilotes devront s'adapter in fine: « Le niveau d'énergie que vous mettez dans le pneu est le même, mais vous commencez à froid. Sans couverture chauffante, il faudra piloter de façon différente. Le pneu ne sera pas chaud dès la sortie des stands. Les pilotes devront appréhender différemment les premiers virages, les premiers tours, en contrôlant la glisse en attendant que la température monte. Il faudra faire attention, mais après tout, c'est déjà ainsi en F2, en F3 ou en GT. » Bref, un nouveau défi point à l'horizon...
Présentation de l'épreuve
Pour la première fois depuis quinze ans, le Grand Prix de Belgique ne se déroule pas le dernier week-end d'août, mais fin juillet, juste avant la trêve estivale, afin de prendre la place laissée vacante par le GP de France. L'avenir de l'étape de Spa-Francorchamps est toujours aussi incertain. Elle aurait pu laisser sa place dès 2024 à un Grand Prix d'Afrique du Sud à Kyalami. Mais ce projet a été abandonné par la Formule 1, officiellement en raison des liens étroits entre le gouvernement de Pretoria et la méchante Russie, en fait à cause d'un conflit d'intérêts impliquant les possibles organisateurs. Cette ténébreuse affaire sauve le GP de Belgique pour une année supplémentaire. Mais au-delà de 2024, rien n'est acquis. Les gouvernements belge et wallon soutiennent en tout cas l'événement, quitte à le transformer en déversoir d'argent public. Comme le souligne l'hebdomadaire Moustique, le circuit de Spa-Francorchamps (société de droit public) accuse 50 millions d'euros de dettes et la S.A. Spa Grand Prix (société privée) a accumulé 64,5 millions d'euros de pertes d'exploitation en dix ans, sommes couvertes par... une société publique wallonne, la Sogepa. Toutefois le ministre wallon de l'Économie Willy Borsus communique largement sur les retombées de cette édition... avant même qu'elle n'ait eu lieu. « Un euro investi rapporte 9,67 € de valeur ajoutée en Belgique dont 7,33 € pour la Wallonie », clame le ministre, sans expliquer d'où sort un tel chiffre.
Dans le même temps, les organisateurs du GP de Belgique poursuivent cette année la politique d'« entertainment » initiée en 2022 à la demande de Liberty Media. De nombreuses animations sont proposées aux fans sur l'ensemble du week-end, la plus loufoque étant un déjeuner servi au sommet d'une grue surplombant le circuit ardennais. La capacité d'accueil passe en outre de 100 000 à 110 000 spectateurs grâce à l'ajout de deux nouvelles tribunes en face des stands d'Endurance. Des parkings supplémentaires sont construits pour faciliter l'accès au site. Ces efforts portent leurs fruits puisque cette édition 2023 se tient à guichets fermés.
Cependant, la mort récente du jeune pilote néerlandais Dilano van't Hoff lors d'une course de Freca a ravivé les débats autour du terrible raidillon de l'Eau Rouge que d'aucuns estiment beaucoup trop dangereux pour le sport automobile moderne. Pour ceux-ci, ce drame est celui de trop, quatre après la disparition tragique d'Anthoine Hubert. L'accident de van't Hoff paraît a priori similaire à celui du malheureux Français: contact avec les glissières, rebond vers la piste, choc terrible avec un concurrent survenant à pleine vitesse. Mais les contextes diffèrent. La course de Freca comprenait un peloton de plus de trente bolides, se déroulait sous la pluie et venait d'être relancée pour un seul et unique tour, circonstances qui favorisent évidemment un empilage. Du reste, l'accident ne s'est pas produit au sommet du raidillon, mais un peu plus loin, dans la ligne droite de Kemmel. Ce qui n'empêche pas certaines voix de réclamer la suppression du fameux virage, même si cela paraît fort difficile vu le relief des lieux. Du reste, les pilotes de F1, interrogés sur la question, rejettent cette idée, à l'exception notable de Lance Stroll. Ils insistent davantage sur les risques liés à la visibilité sur piste humide (d'où le récent test de « garde-boues » afin de limiter les projections d'eau) ainsi que sur la nécessité d'élargir les dégagements dans cette double courbe, même si là encore la configuration des lieux se prête mal à l'installation de « parkings » en bordure de piste.
Après avoir évoqué les couvertures chauffantes, la Commission F1 a planché aussi sur un projet d'« égalisation des performances des moteurs », bien que le développement de ceux-ci soit gelé jusqu'en 2026. La fédération a en effet noté lors du premier semestre 2023 des « différences notables » entre concurrents qui pourrait justifier des mesures de rééquilibrage, en permettant par exemple au motoriste défavorisé d'apporter des améliorations à son produit. Bien qu'aucun nom ne soit prononcé, chacun sait que les complaintes proviennent de Renault qui prétend que son groupe propulseur accuserait 30 chevaux de retard sur la concurrence, un chiffre sans doute exagéré. Mais une « BOP » (Balance of Performance), une bride artificielle pour équilibrer les performances entre les moteurs telle qu'elle existe en Endurance, ne verra pas le jours en F1, comme le précise Frédéric Vasseur: « Lorsque nous avons décidé de geler les moteurs, nous avons aussi convenu que dans des circonstances exceptionnelles, nous pourrions essayer de trouver un moyen pour soutenir les gars complètement hors du coup. Si nous devons faire quelque chose, cela ne peut pas passer par le débit de carburant ou quelque chose calqué sur le système régressif mis en place pour l'aérodynamisme. Il ne faut pas donner d'avantages, mais permettre aux motoristes en retard de se développer. » Bref, favoriser le travail: oui ; accorder des bonus: non.
Enfin, aucune décision n'est prise quant au « CapEx », ce volet du plafond budgétaire que Williams aimerait débloquer pour permettre de rattraper son retard d'investissements structurels. Là encore, Vasseur exprime les doutes de ses collègues: « Si vous commencez à changer le règlement chaque semaine parce qu'Untel ou Untel veut investir quelque part, c'est la fin de la stabilité. Aujourd'hui, Williams veut un nouveau système de planification des ressources d'entreprise, demain un autre voudra un nouveau camion, puis un autre investir dans un simulateur dernier cri. C'est sans fin. » Évidemment, Williams a beau jeu de dénoncer l'égoïsme des « gros » comme Ferrari. Voilà qui annonce des discussions animées.
Luca de Meo achève de renouveler le management d'Alpine. Le 20 juillet, le Groupe Renault annonçait le remplacement de Laurent Rossi par Philippe Krief à la tête de la firme dieppoise. A Spa, ce vendredi 28 juillet, Alpine officialise les départs simultanés du team manager Otmar Szafnauer, du directeur sportif Alan Permane et du directeur technique Pat Fry. Bruno Famin, patron de Viry-Châtillon et responsable des programmes sportifs d'Alpine, prend provisoirement la direction de l'écurie. Julian Rouse devient directeur sportif intérimaire et Matt Harman succède à Fry à la tête du staff d'Enstone. Cette révolution de palais place de fait Famin à la tête du programme F1 d'Alpine-Renault. On remarque du reste que le licenciement de Szafnauer est annoncé au lendemain d'une interview dans laquelle celui-ci pointait la responsabilité des motoristes de Viry-Châtillon dans les récents déboires de l'écurie. Son éviction au profit de Famin et le départ de Fry peuvent être interprétés comme un désaveu d'Enstone au profit de Viry. De là à conclure que la synergie entre l'usine anglaise et l'usine française a du plomb dans l'aile...
Pat Fry rebondit aussitôt puisque ce même 28 juillet Williams annonce son recrutement au poste de directeur technique, laissé vacant cet hiver par le départ de François-Xavier Demaison. L'ingénieur de 59 ans prendra ses fonctions en novembre et connaîtra ainsi sa sixième écurie après Benetton (1987-1993), McLaren (1993-2010, puis 2018-2019), Ferrari (2010-2014), Manor (2016) et enfin Alpine (2020-2023). Fry devra notamment superviser la modernisation des infrastructures de Grove qui selon James Vowles souffrent de vingt à trente années de sous-investissements, raison pour laquelle il espère que des aménagements seront prochainement apportés aux budgets capés pour permettre de rattraper ce retard.
Laurent Mekies a quitté son poste de directeur sportif de Ferrari en vue de sa prochaine prise de fonctions chez AlphaTauri. Son successeur, à pied d'œuvre dès ce week-end, est Diego Ioverno. Cet ingénieur de 49 ans travaille à Maranello depuis 2000 et fut notamment manager sportif sous la responsabilité de Maurizio Arrivabene entre 2015 et 2017. Après un retour à l'usine, il occupait depuis 2021 les fonctions d'ingénieur en chef. Sur la murette, Ioverno travaillera en étroite collaboration avec l'ingénieur de piste en chef Matteo Togninalli et le stratège Ravin Jain. Quant à Mekies, on ignore toujours quand il prendra ses fonctions chez AlphaTauri.
Comme d'habitude, l'écurie Alfa Romeo-Sauber ne fait pas les gros titres de l'actualité, mais l'incertitude demeure quant à son futur duo de pilotes, d'autant que l'équipe suisse doit désormais tenir compte des souhaits de son futur partenaire Audi. A priori, Valtteri Bottas, sous contrat pour encore un an, devrait être présent en 2024 en dépit de ses médiocres performances. Son jeune collègue Guanyu Zhou, en fin de contrat, pourrait être prolongé. Le Chinois affiche globalement un bon niveau après une saison et demie de F1, même s'il manque encore de maturité. Huit jours plus tôt, en Hongrie, il a décroché une exceptionnelle cinquième place sur la grille, ruinée dès le lendemain au départ par un freinage-suicide. A Spa, le team manager Alessandro Alunni Bravi déclare que son intention est de prolonger Zhou, même si rien n'est encore arrêté. En clair, il attend le feu vert d'Audi. La reconduction du duo Bottas - Zhou serait en tout cas fort dommageable pour Théo Pourchaire. Le jeune Grassois, pépite du Sauber Junior Team, actuellement en lutte contre Frederik Vesti pour le titre de champion de F2, lorgne sur un de ces deux baquets, mais n'a guère d'autre perspective à l'horizon.
Jeudi 27 juillet, Pierre Gasly organise une course à pied sur le circuit ardennais pour rendre hommage à son ami Anthoine Hubert, tragiquement disparu ici même voici quatre ans, ainsi qu'au jeune pilote hollandais Dilano van't Hoff, mort également à Spa le 1er juillet lors d'une épreuve de Freca. Une centaine de personnes participent à cet événement. Puis Gasly dépose comme chaque année une gerbe de fleurs au sommet du raidillon, là où Hubert a perdu la vie ce triste jour de 2019.
Max Verstappen écopera d'une pénalité de cinq places sur la grille de départ de dimanche car Red Bull lui monte sa cinquième boîte de vitesses de la saison, excédant ainsi le quota légal. Pas de quoi déboulonner le Belgo-Néerlandais de son statut de grandissime favori: il avait gagné ici l'année précédente en partant de la 14ème place... Mercedes poursuit le développement de sa W14 et élargit curieusement l'entrée d'air de ses pontons, alors que la mode initiée par Red Bull est plutôt à leur rétrécissement. Il s'agit d'améliorer la qualité du flux d'air envoyé vers les radiateurs et ainsi réduire les ouvertures sur le capot moteur. Le bord du fond plat est aussi modifié et les pontons sont davantage creusés pour atteindre une forme cylindrique que l'on ne retrouve nulle part ailleurs. Le but est d'optimiser le flux d'air vers l'arrière pour gagner en appui, la W14 étant très sur-vireuse. Hamilton teste en outre un aileron à faible appui. Enfin Alpine apporte ici de nouvelles modifications à son fond plat.
Vendredi: essais et qualifications
L'unique séance libre se déroule vendredi en début d'après-midi sous une pluie battante. Les conditions sont évidemment peu idéales pour la mise au point des monoplaces, même si des averses devraient perturber tout le week-end. Sainz réalise le meilleur temps de cette séance (2'03''207''') devant les McLaren. Certains pilotes, dont Verstappen, s'abstiennent d'accomplir le moindre tour lancé pour préserver la mécanique. Sargeant provoque un drapeau rouge suite à une petite sortie.
Quelques heures plus tard, le soleil apparaît lorsque débutent les qualifications. Malgré un report de dix minutes, la piste est encore humide et les pilotes démarrent en pneus intermédiaires. Ils chausseront les pneus slicks à compter de la seconde partie de la Q2. Verstappen réalise le meilleur chrono (1'46''168''') avec près d'une seconde d'avance sur toute concurrence, mais il partira dimanche sixième du fait de sa pénalité. Il s'est du reste fait peur en Q2 en arrachant de justesse le 10ème ticket qualificatif sur une piste en cours d'assèchement, d'où un échange radio tendu avec son ingénieur Gianpiero Lambiase. Leclerc signe le deuxième temps (1'46''988''') à 8/10es de Verstappen et hérite de sa vingtième pole position, la deuxième de Ferrari en 2023. Le Monégasque est cependant inquiet de l'écart abyssal qui le sépare de Verstappen. Son équipier Sainz se classe quatrième après avoir commis une erreur dans la courbe de Bruxelles. Pérez obtient la seconde place avec la seconde Red Bull, à quelques millièmes de Leclerc. Les Mercedes subissent de nouveau ici du « marsouinage ». De nouveau, Hamilton (3e) s'en sort mieux que Russell (8e) qui pointe un manque total d'équilibre. Chez McLaren, Piastri (5e) reconnaît ne pas avoir été en confiance sur le gras mouillé. Norris (7e) endommage quelque peu sa voiture dans une escapade dans les graviers à Stavelot lors de la Q1.
Les Aston Martin (Alonso 9e, Stroll 10e) poursuivent leur lent recul dans le ventre mou du peloton. A l'aise avec son AlphaTauri, Tsunoda signe un excellent 11e temps. Ricciardo (19e) est éliminé en Q1 après que son meilleur chrono a été annulé pour franchissement des limites à l'Eau Rouge. Les Alpine-Renault calent encore en Q2. Gasly (12e) déplore un manque de rythme et Ocon (15e) endommage son museau contre le mur au virage n°11. Lorsqu'il rejoint son garage, l'aileron de rechange n'est pas prêt et le Normand ne peut ainsi redémarrer à temps pour retenter sa chance... Chez Alfa Romeo, Bottas (13e) atteint la Q2, contrairement à Zhou (17e) qui a commis une erreur dans son dernier tour. Du côté de Haas, Magnussen réalise le 13e temps mais il recule de trois rangs, en 16e position, car il a gêné Leclerc après une sortie de route. Hülkenberg (20e) est très tôt éliminé par un souci technique. Les Williams (Albon 16e, Sargeant 18e) souffrent d'un manque d'adhérence sur piste humide et ne passent pas la première étape.
Samedi: sprint
Il pleut à verse sur Francorchamps en fin de matinée, si bien que les qualifications pour le sprint commencent sur une piste humide, mais en cours d'assèchement. Comme la veille, les pilotes passent les slicks à partir de la seconde manche, mais en se conformant au règlement: ils utilisent ainsi les médiums en SQ2 et les tendres en SQ3.
Sans forcer, Verstappen réalise le meilleur temps (1'49''056'''), un souffle devant Piastri. Son équipier Pérez (8e) est une fois de plus en retrait. Le jeune Piastri crée la sensation en se hissant en seconde position, à seulement 11 millièmes du chrono de Verstappen ! Norris place la seconde McLaren en cinquième position. Les Ferrari peuplent la deuxième ligne. Sainz (3e) manque la « pole » pour 25 millièmes alors que Leclerc (4e) est un peu moins performant. Les Alpine-Renault (Gasly 6e, Ocon 9e) se redressent et atteignent la SQ3. Les pilotes Mercedes se gênent à la Source au cours de la troisième manche, d'où les performances médiocres d'Hamilton (7e) et de Russell (10e) qui n'a pas pu effectuer un chrono rapide. Ricciardo (11e) place son AlphaTauri en SQ2, contrairement à Tsunoda (17e). Les deux Williams (Albon 12e, Sargeant 13e) atteignent la seconde étape mais sans pouvoir signer un temps à cause de l'accident de Stroll. En effet, le Canadien (14e) percute le mur dans la courbe de Bruxelles à la fin de la SQ2, éliminant son équipier Alonso (15e) qui n'avait pas encore roulé en slicks. Comme d'habitude, les Alfa Romeo (Bottas 17e, Zhou 19e) semblent faire l'impasse sur cette journée sprint. Enfin, sont aussitôt éliminées les Haas de Magnussen (18e) et de Hülkenberg (20e), ce dernier n'ayant même pas eu le temps d'accomplir un tour.
La course sprint doit se dérouler à 17h05, mais il drache alors très dru sur les Ardennes belges. La pluie redouble à l'heure du départ et la direction de course, jugeant la piste impraticable, retarde le départ. L'éternelle et mauvaise farce spadoise recommence... A 17h20, le soleil réapparaît et le coup d'envoi est finalement reporté à 17h35. Le peloton démarre alors en pneus pluie derrière la voiture de sécurité. Il parcourt pas moins de cinq boucles derrière celle-ci, ce qui permet d'assécher le bitume. Au final, Niels Wittich décide de donner un départ lancé pour une course réduite de 15 à 11 tours. Comme la trajectoire commence à s'assécher, les mécaniciens s'affairent dans les stands pour sortir les gommes intermédiaires.
1er tour: Verstappen coupe la ligne et lance le sprint tandis que chaque équipe rappelle un de ses pilotes pour chausser les intermédiaires. Piastri, Sainz, Gasly, Hamilton, Pérez, Stroll, Bottas, Hülkenberg, Ricciardo et Albon s'emparent ainsi de ces pneus, tandis que Verstappen devance Leclerc, Norris, Ocon, Russell, Sargeant, Alonso, Tsunoda, Magnussen et Zhou.
2e: Verstappen entre aux stands, chausse les pneus intermédiaires (3.2s.) et reprend la piste derrière Piastri, nouveau leader. Leclerc subit un long pit-stop (5s.). Norris, Ocon, Russell, Sargeant, Alonso, Tsunoda, Magnussen et Zhou changent aussi de pneus. En fin de boucle, Piastri compte une seconde et demie d'avance sur Verstappen. Gasly est troisième devant Pérez, Hamilton, Sainz, Leclerc, Norris et Ricciardo.
3e: Verstappen évolue dans le sillage de Piastri mais ne peut l'attaquer pour le moment en raison des projections d'eau. Alonso roule sur la bordure humide en sortant du double gauche de Pouhon. L'Aston Martin part en toupie et échoue dans les graviers. L'Espagnol abandonne et la voiture de sécurité entre en piste.
4e: La Safety Car intervient pour ôter l'Aston Martin d'Alonso. Piastri devance Verstappen, Gasly, Pérez, Hamilton, Sainz, Leclerc, Norris, Ricciardo, Ocon, Stroll, Russell, Albon, Bottas, Hülkenberg, Sargeant, Tsunoda, Magnussen et Zhou.
5e: La piste étant dégagée, la voiture de sécurité se retire à l'issue de ce tour. Piastri appuie sur le champignon après Blanchimont. Tsunoda part en glissade à l'Arrêt de Bus et se retrouve bon dernier.
6e: Le drapeau vert est agité. Verstappen se place aussitôt derrière Piastri et le déborde par l'extérieur à la sortie du raidillon. Hamilton attaque Pérez par l'intérieur dans la courbe de Stavelot, mais il touche le ponton puis la roue arrière-droite du Mexicain. Le choc est rude mais tous deux restent sur le bitume. Sargeant reçoit cinq secondes de pénalité pour excès de vitesses dans les stands.
7e: Verstappen est le plus rapide (1'58''943''') et s'échappe aisément devant Piastri. Hamilton déborde Pérez par l'extérieur avant la Source. Puis Sainz double le Mexicain dans la descente suivante. Leclerc passe à son tour aux Combes. Faute d'adhérence sur le train arrière, Pérez est bientôt menacé par Norris et finit par sortir dans les graviers à Stavelot. Il rejoint la piste en 16e position.
8e: Verstappen mène devant Piastri (4.2s.), Gasly (6.7s.), Hamilton (7.6s.), Sainz (8.2s.), Leclerc (10.2s.), Norris (10.7s.), Ricciardo (12.5s.), Ocon (13.3s.) et Russell (13.7s.).
9e: Russell déborde Ocon au passage de la ligne, puis repousse une contre-attaque du Normand aux Combes. Pérez jette l'éponge car son ponton droit est crevé. Jugé responsable de la collision avec le Mexicain, Hamilton écope de cinq secondes de pénalité.
10e: Verstappen s'est forgé une avance de six secondes sur Piastri. Russell chipe la huitième place à Ricciardo.
11e et dernier tour: Max Verstappen remporte ce sprint devant un méritant Piastri. Gasly apporte à Alpine une troisième place fort bienvenue. Hamilton, quatrième sous le damier, recule au septième rang du fait de sa pénalité. Les Ferrari (Sainz 4e, Leclerc 5e) empochent neuf points. Norris finit sixième. Russell se classe huitième derrière son équipier. Viennent ensuite Ocon, Ricciardo, Stroll, Albon, Bottas, Magnussen, Zhou, Sargeant (qui perd deux places après sa pénalité), Hülkenberg et Tsunoda.
Max Verstappen n'a guère tremblé cet après-midi. Il n'a cédé les commandes que quelques tours à Oscar Piastri dont il n'a fait qu'une bouchée après la neutralisation. Le Néerlandais a joué la prudence en chaussant les intermédiaires un tour après le jeune Australien. « C'était la décision la plus sûre, estime-t-il. J'aurais pu rentrer le premier et être bloqué par d'autres voitures, et s'il y avait eu une voiture de sécurité, j'aurais pu perdre gros. J'ai perdu une place, mais dès que j'ai mis les pneus intermédiaires, j'étais très rapide et j'ai doublé Piastri. Donc pas de problème ! » Pas de problème en effet pour Verstappen qui glane huit points de plus alors que son équipier Sergio Pérez a renoncé après son choc avec Lewis Hamilton. Récipiendaire d'une sanction bien sévère, le pilote britannique parle d'un simple « fait de course ».
Le héros de ce samedi est le jeune Oscar Piastri, second lors des qualifications et second à l'arrivée après avoir mené quatre tours. « Je suis très, très heureux de ces quelques boucles en tête que je ne suis pas près d'oublier, dit-il. J'ai fait de mon mieux, mais je ne pouvais pas lutter contre Max. J'ai effectué une bonne relance, mais il est déjà sur moi en haut du raidillon. C'est un premier top 3, mais ce n'est pas un vrai podium... J'espère faire une belle course demain. » Enfin, Pierre Gasly apporte à Alpine une troisième place réconfortante après les tourments de ces dernières semaines: « C'est incroyable, les conditions étaient très difficiles mais j'ai réussi à garder Hamilton derrière moi jusqu'à la fin, ce qui était d'autant plus ardu que je subissais du graining. C'est spécial d'accomplir cela à Spa, et j'ai une pensée pour mon ami Anthoine Hubert. »
Le Grand Prix
Ce dimanche, le Grand Prix démarre sous un ciel menaçant et les météorologues annoncent une averse pour la mi-course. Les stratégies seront tributaires de ces conditions incertaines, mais la plupart des pilotes partent pour deux arrêts. La majorité s'élance en pneus tendres (C5). Piastri, Norris, Russell, Alonso, Stroll et Hülkenberg sont en gommes médiums (C4). Hülkenberg démarre depuis les stands après que sa Haas a été remaniée sous régime de parc fermé.
Départ: Leclerc garde les commandes devant Pérez et Hamilton. Sainz freine tard au freinage de la Source et prend la corde sans apercevoir Piastri à sa droite. Enfermé, l'Australien heurte le ponton droit de l'Espagnol avec sa roue avant-gauche. Il ralentit ensuite dans le tronçon menant à l'Eau Rouge, non sans gêner Gasly.
1er tour: Pérez prend l'aspiration de Leclerc et le déborde par l'extérieur avant les Combes. Verstappen dépasse Sainz au même endroit et menace bientôt Hamilton. En fin de tour, Pérez devance Leclerc, Hamilton, Verstappen, Sainz, Alonso, Norris, Tsunoda, Stroll et Albon. Sa direction étant faussée, Piastri se gare sur le bas-côté à Stavelot. Le drapeau jaune est déployé dans le secteur.
2e: Pérez s'échappe assez aisément devant Leclerc. Albon prend la neuvième place à Stroll. La McLaren de Piastri a été évacuée.
3e: Pérez compte deux secondes et demie d'avance sur Leclerc. Verstappen est aux trousses de Hamilton. Norris est en difficulté avec une voiture réglée pour le mouillé et chargée en appui. Il cède devant Tsunoda. Hülkenberg tire tout droit aux Combes après une attaque manquée contre Gasly.
4e: Sainz roule avec un ponton et un fond plat endommagé depuis son accrochage avec Piastri. Il s'incline devant Alonso et contient difficilement un peloton qui s'étend de Tsunoda à Ricciardo, bon dernier.
5e: Deux secondes séparent Pérez et Leclerc. Verstappen roule toujours juste derrière Hamilton. Tsunoda et Albon dépassent Sainz. Russell efface pour sa part Norris. En fin de tour, ce dernier rejoint les stands pour chausser les pneus durs. Magnussen et Ricciardo s'emparent de gommes médiums.
6e: Verstappen ouvre son DRS dans la ligne droite suivant Kemmel puis déborde Hamilton sans difficulté au freinage des Combes. Sainz s'incline devant Stroll et Russell. Ocon et Bottas chaussent les pneus médiums.
7e: Pérez précède Leclerc (2.7s.), Verstappen (3.5s.), Hamilton (5.3s.), Alonso (13.7s.), Tsunoda (17.2s.), Stroll (20.2s.) et Russell (23s.). Albon, Sainz et Zhou basculent sur les gommes médiums.
8e: Verstappen est revenu sur les talons de Leclerc. Reparti en 15e position, Albon double d'un même mouvement Ocon et Norris à Kemmel. Changement de pneus pour Sargeant.
9e: Verstappen déborde Leclerc par l'extérieur aux Combes. Le voici deuxième, à trois secondes de Pérez.
10e: Tsunoda s'empare des pneus médiums et repart devant Albon qui le dépasse dans la foulée.
11e: Pérez possède deux secondes et demie de marge sur Verstappen. Alonso passe chez Aston Martin pour prendre les pneus médiums (2.4s.). Il se relance devant Hülkenberg qui le double par la suite. Tsunoda repasse devant Albon.
12e: Alonso déborde Hülkenberg qui chausse ensuite des gommes tendres. Pérez est en tête devant Verstappen (2.5s.), Leclerc (6s.), Hamilton (10.5s.), Stroll (28.6s.), Russell (29.7s.), Gasly (32s.), Alonso (37s.), Tsunoda (39.3s.), Albon (40.2s.) et Ocon (41.1s.).
13e: Hamilton fait escale chez Mercedes et se saisit de pneus médiums (2.7s.). Il demeure devant Stroll, quitte à louvoyer devant celui-ci dans la pleine charge de Kemmel.
14e: Pérez entre aux stands et chausse les pneus médiums (3.2s.). Leclerc fait de même dans la foulée (2.4s.). Verstappen est le nouveau leader mais il se plaint par radio de ne pas avoir été rappelé le premier parce qu'il aurait voulu tenter l' « undercut ». « Max, sers-toi de ta tête, s'il-te-plaît ! » le tance Gianpiero Lambiase. Hamilton est le plus rapide en piste (1'51''532''').
15e: Verstappen stoppe pour mettre les gommes médiums (2.5s.), puis se relance trois secondes derrière Pérez. Le Néerlandais repart avec le couteau entre les dents: en fin de tour, il est revenu à moins d'une seconde de son équipier ! Alonso efface Gasly, puis déborde Russell à l'Arrêt de Bus.
16e: Le ciel se couvre de plus en plus. Verstappen améliore le record du tour (1'50''696''') et revient tel un boulet sur Pérez. Alonso passe devant son équipier Stroll. Ocon prend la 10e place à Albon.
17e: Verstappen attaque Pérez par l'extérieur à Kemmel et reprend le commandement sans coup férir. Il enfonce le clou avec un meilleur chrono (1'50''108'''). Russell déborde Stroll.
18e: Quelques gouttes de pluie sont signalées à Stavelot. Verstappen précède Pérez (2.3s.), Leclerc (8.7s.), Hamilton (12.3s.), Alonso (23s.), Russell (33.4s.), Stroll (39s.), Gasly (41.5s.), Tsunoda (42.4s.), Ocon (46.6s.), Albon (48.8s.) et Magnussen (53s.). Norris s'empare de gommes tendres. Il se retrouve lanterne rouge, mais ne stoppera plus.
19e: Une petite averse tombe sur l'ensemble du circuit. Gasly s'empare de la septième place aux dépens de Stroll.
20e: La pluie ne tombe pas très fort et n'humidifie guère le bitume. Tsunoda efface Stroll qui rentre ensuite aux stands pour mettre les pneus tendres.
21e: Verstappen se fait une frayeur: il glisse sur le vibreur dans le raidillon et rattrape un début d'embardée.
22e: Verstappen compte quatre secondes s'avance sur Pérez, onze secondes sur Leclerc, quatorze secondes sur Hamilton. Russell achève son premier relai et chausse les gommes tendres. Ricciardo s'empare des pneus médiums.
23e: La pluie a cessé et le soleil point déjà à l'horizon. Tsunoda déborde Gasly.
24e: Gasly et Albon chaussent les gommes médiums. L'opération dure longtemps pour le Français car ses mécaniciens peinent à retirer sa roue avant-gauche. Il redémarre ainsi derrière Albon. Bon dernier, Sainz abandonne à cause des nombreux dégâts subies par sa Ferrari.
25e: Verstappen porte son avantage sur Pérez à six secondes et demie. Tsunoda et Hülkenberg chaussent les pneus tendres alors que Bottas et Sargeant prennent les médiums. Russell remonte dans le peloton et dépasse Norris dans Kemmel.
26e: Ocon se munit de pneus tendres et repart derrière Gasly. Zhou choisit aussi ce composé tandis que Magnussen prend des médiums.
27e: Verstappen mène devant Pérez (7s.), Leclerc (15s.), Hamilton (18.5s.), Alonso (33s.), Russell (57s.), Norris (58.5s.), Stroll (1m. 03.), Tsunoda (1m. 05s.) et Albon (1m. 06s.).
28e: Hamilton s'empare à son tour du composé tendre (2.8s.) et reprend la piste en cinquième position derrière Alonso.
29e: Leclerc se saisit des enveloppes rouges (2.7s.) sans perdre sa troisième place. Hamilton dépasse Alonso à la Source. Bénéficiant de pneus plus frais, Ocon double son équipier Gasly.
30e: Pérez chausse les pneus tendres (2.2s.) tout comme Alonso (3.3s.) qui parvient à ressortir devant Russell. Ocon s'empare de la 10e place au détriment d'Albon.
31e: Verstappen effectue son second pit-stop et prend les Pirelli rouges (2.3s.). Il repart dix secondes devant Pérez.
32e: Verstappen signe son meilleur chrono (1'48''922'''). Il devance devant Pérez (10.5s.), Leclerc (14.8s.), Hamilton (16.8s.), Alonso (41s.), Russell (42.5s.), Norris (45.7s.), Stroll (49.2s.), Tsunoda (52s.) et Ocon (53.3s.). Gasly assaille Albon. Les deux hommes franchissent les Fagnes côte à côte, puis le Français s'impose à Stavelot.
33e: Menacé par Bottas, Albon doit repasser aux stands pour chausser des pneus tendres et se retrouve en queue de peloton.
34e: Gianpiero Lambiase gourmande Verstappen sur son rythme jugé excessif pour la sauvegarde de ses pneumatiques. « Et bien, au pire, on fera un troisième arrêt, ce sera un bon entraînement pour le team ! » lâche le Hollandais, pince-sans-rire.
36e: Quatorze secondes séparent Verstappen et Pérez. Ocon est à la poursuite de Tsunoda.
38e: Ocon déborde Tsunoda par l'extérieur aux Combes. Le Japonais résiste, mais le Normand s'infiltre à l'intérieur à la sortie de l'enchaînement et conquiert ainsi la neuvième place.
39e: Verstappen est en tête devant Pérez (17s.), Leclerc (21.2s.), Hamilton (23.2s.), Alonso (49.5s.), Russell (52.6s.), Norris (1m. 01s.), Stroll (1m. 04s.), Ocon (1m. 05s.), Tsunoda (1m. 07s.), Gasly (1m. 09s.) et Bottas (1m. 12s.).
40e: Albon remonte en queue de peloton. Après avoir doublé Sargeant et Ricciardo, il déborde hardiment Hülkenberg par l'extérieur à Blanchimont.
42e: L'intervalle entre Verstappen et Pérez atteint vingt secondes. Ocon a rattrapé Stroll et le dépasse aux Combes.
43e: Hamilton effectue un dernier pit-stop pour s'emparer de pneus médiums et part en chasse du point du record du tour.
44e et dernier tour: Max Verstappen remporte sa 45ème victoire en F1 devant son équipier Pérez. Leclerc (3e) complète le podium. Hamilton finit quatrième et décroche le point du meilleur tour (1'47''305'''). Alonso finit cinquième, Russell sixième. Norris termine septième en dépit d'un mauvais début de course. Ocon (8e) grappille quatre points pour Alpine. Stroll se classe neuvième et Tsunoda (10e) inscrit son troisième point en 2023. Suivent Gasly, Bottas, Zhou, Albon, Magnussen, Ricciardo, Sargeant et Hülkenberg.
Après la course
Max Verstappen enchaîne une huitième victoire consécutive sur ce circuit de Spa qu'il affectionne particulièrement. Remonter de la sixième place sur la grille n'aura été pour lui qu'une formalité. « Je savais qu'on avait une bonne voiture, donc le plus important était de passer la Source sans encombre. Le virage est très serré et j'ai préféré me mettre en retrait... J'ai bien fait ! À partir de là, j'ai dépassé les voitures devant moi. J'étais un peu coincé dans un train de DRS au début, mais j'ai réussi à m'en extraire et imprimer mon propre rythme. » Le champion du monde s'est seulement fait une petite frayeur durant la courte averse, avec un début d'embardée dans le raidillon. « L'Eau Rouge est le pire endroit pour ce type d'incidents. Ces quelques tours furent anxiogènes, car je sentais qu'il pleuvait, mais il était difficile d'évaluer avec quelle intensité. J'ai subi une petite glissade, mais plus de peur que de mal. »
En vérité, les journalistes s'intéressent moins à la balade dominicale de « Super Max » qu'à ses échanges tendus avec son ingénieur de course Gianpiero Lambiase. Y aurait-il de la friture sur la ligne avec « GP » (le surnom du technicien italien) ? Peut-être un peu, mais qu'importe: le duo collabore depuis maintenant sept ans, chacun connaît les sautes d'humeur de l'autre et ne s'en formalise pas. « Ce sont des chamailleries de vieux couples qui se connaissent par cœur ! » rigole Christian Horner. De toute façon, Verstappen est le roi chez Red Bull et peut tout se permettre (ou presque). « La relation avec son ingénieur de course est toujours très importante », commente le capricieux champion. « C'est un élément crucial dans notre réussite, et plus on travaille longtemps ensemble, mieux on se connaît. Il est évident que j'ai besoin de lui, s'il m'était retiré, ce ne serait pas du tout l'idéal ! »
Sergio Pérez s'est contenté d'assurer le doublé pour Red Bull alors que sa seconde position sur la grille en faisait sur le papier le prétendant le plus sérieux pour la victoire. Mais le Mexicain s'est fait avaler par son équipier après les premiers arrêts avec une étonnante facilité. « C'était une bonne course pour l'équipe, commente-t-il. J'ai pris un bon départ et j'ai dépassé Leclerc, ce qui était mon premier objectif aujourd'hui. Après, j'ai fait ma course, Max est revenu lors le deuxième relais et il n'y avait pas grand-chose que je puisse faire. Puis le but était de rentrer à la maison sans endommager la voiture. Je ne veux plus quitter le podium jusqu'à la fin de l'année désormais. » On reste néanmoins pantois devant la différence de rythme qui séparait les deux équipiers et l'incroyable aisance avec laquelle Verstappen a effacé Pérez. A croire qu'ils ne pilotent pas la même voiture !...
Parti en pole position, Charles Leclerc ne s'attendait pas à résister aux Red Bull et se satisfait donc de sa troisième place, d'autant plus que pour une fois sa Ferrari n'a pas maltraité ses gommes. « C'est le mieux que nous puissions faire, sans aucun doute, dit-il. Nous savions que les deux Red Bull seraient beaucoup plus rapides, et notre objectif était d'engranger le plus de points possible. Honnêtement, je ne pense pas que nous aurions pu faire mieux aujourd'hui. » Sa stratégie était calquée sur celle de Lewis Hamilton mais ce dernier ne l'a jamais véritablement menacé. La Mercedes a en effet de nouveau souffert de « marsouinage », ce qui alarme le pilote anglais. « Il ne s'est pas passé grand-chose pour moi, narre-t-il. Je ne pouvais pas suivre les voitures devant moi parce que nous avons subi du rebond, avec la même intensité que l'année dernière. L'équipe ne sait pas ce qui a suscité ce marsouinage, et cela m'angoisse. En plus, il y avait de fortes rafales de vent, c'était difficile de rester sur la piste... »
Enfin, Oscar Piastri, star du samedi, n'a pas franchi le premier tour suite à un contact avec Carlos Sainz à la Source. Les commissaires concluent à l'incident de course, mais comme de juste chacun des protagonistes rejette sur l'autre la responsabilité. « Je pense avoir pris un bon départ, affirme Piastri. J'étais à côté de Carlos, et il a plongé à l'intérieur. J'ai essayé de freiner mais mon nez était là et il était trop tard pour ralentir. C'est dommage que cela se soit terminé ainsi... » « J'étais à l'attaque contre Hamilton au premier virage lorsque j'ai reçu un choc à l'arrière droit, narre pour sa part le Madrilène. Honnêtement, Oscar a été trop optimiste de vouloir passer ici à trois de front. Par le passé, lorsque quelqu'un tentait pareille manœuvre, cela se terminait en accident. Cela provient peut-être de son manque d'expérience. » Il semblerait pourtant que Sainz aurait dû davantage surveiller ses rétroviseurs...
La Formule 1 plie bagages pour sa traditionnelle trêve estivale. Dix Grands Prix restent à parcourir, et le seul suspens réside dans le fait de savoir si Red Bull réalisera le « grand chelem » en 2023: vingt-deux victoires en autant de courses. Max Verstappen pourra pour sa part égaler le record de succès consécutifs (neuf) détenu par Sebastian Vettel dès la prochaine étape, le 27 août. Cela tombe bien: il sera à domicile, à Zandvoort...
Sources :
- Auto Hebdo n° 2424, 3 août 2023.
-https://www.moustique.be/actu/sport/2023/07/29/formule-1-le-retour-du-grand-prix-de-belgique-a-spa-francorchamps-a-quel-prix-266417
- https://f1i.autojournal.fr/magazine/magazine-technique/belgique-f1-technique-evolution-mercedes/
Tony