Peter Gethin n'eut pas une carrière mirobolante en Formule 1. Mais sur une course, il fit toute la différence.

Peter aurait pu être jockey comme son père, mais il était plus intéressé par l'automobile et fait ses premiers débuts en 1962 au volant d'une Lotus 7. En 1964, il remporte le championnat Guards Sportscar. En 1965, il passe en Formule 3 toujours avec une Brabham et remporte deux victoires, puis deux autres en 1966 mais au volant d'une Brabham. En 1968, il participe au championnat d'Europe de Formule 2 et termine deux fois sur le podium. L'année suivante, il participe au championnat de Formule 5000 britannique aux commandes d'une McLaren avec laquelle il remporte le titre en 1969 et en 1970.

Début juin, il se rend à Goodwood pour tester la McLaren M14A afin de remplacer Denny Hulme qui s'est brûlé les mains à Indianapolis. Alors qu'il s'installe dans la voiture, Bruce McLaren, qui faisait des essais avec une Can-Am, sort de la piste et se tue. Peter devait faire ses débuts en Grand Prix en Belgique la semaine suivante, mais l'équipe a déclaré forfait à la suite de la disparition de son fondateur.

Il fait donc ses débuts en F1 lors du Grand Prix des Pays-Bas. Qualifié à une belle onzième position, il abandonne à la suite d'une sortie de piste. Finalement, cette première saison n'est pas très bonne, malgré sa sixième place au Grand Prix du Canada, qui lui permet de marquer son premier point au championnat. Parallèlement, il se classe troisième du championnat Can-Am.

En 1971, il poursuit en F1 chez McLaren, alors qu'il est remplacé par Peter Revson en Can-Am. Malheureusement pour lui, il n'obtient pas de résultats probants en F1 et il est remercié par McLaren après le Grand Prix d'Allemagne. Peter retrouve néanmoins un volant chez BRM pour poursuivre la saison. Après une dixième place en Autriche, Peter réalise le Grand Prix de ses rêves à Monza lors du Grand Prix d'Italie.

Parti onzième, Peter se retrouve parmi les cinq pilotes du groupe de tête alors qu'il reste moins de dix tours à parcourir. Alors qu'il ne reste plus que trois tours, il passe la ligne d'arrivée en tête, mais il se fait ensuite repasser la ligne par les autres pilotes. A l'entame du dernier tour, il est quatrième mais surprend ses adversaires grâce à un freinage tardif et remporte la course. Peter, en plus de sa première victoire, s'offre par la même occasion deux records : celui de la course la plus rapide (record battu seulement en 2004) avec une moyenne de 242,616 km/h, et celui du plus petit écart entre le vainqueur et le deuxième (il franchit la ligne d'arrivée avec 0,01 s d'avance sur Peterson, 0,09 sur Cevert, 0,18 sur Hailwood et 0,61 sur Ganley !).

Un mois et demi plus tard, il remporte une course hors championnat à Brands Hatch, avec 0,2 seconde d'avance sur Emerson Fittipaldi.

En 1972, Gethin ne connaît pas une saison aussi faste ; il ne marque qu'un seul point en Italie, mais remporte, en Formule 2, le Grand Prix de Pau avec 0,9 seconde d'avance sur Patrick Depailler. Décidément, Peter semble destiné à gagner par de petits écarts !

En 1973, il ne court qu'un seul Grand Prix dans le championnat du monde, au Canada, où il abandonne, mais il remporte la Race of Champions. Il court son dernier Grand Prix en Grande-Bretagne en 1974 sur une Lola. Cette année-là, il se classe deuxième du championnat d'Europe de F5000 et remporte deux victoires en Tasman Series. En 1975, il se classe de nouveau deuxième du championnat d'Europe de F5000.

Peter court en Can-Am durant la saison 1977 et remporte la course de l'Elhart Lake. Avec quatre autres podiums, il termine deuxième du championnat avant de prendre sa retraite.

Peter se tourne ensuite vers le management de pilotes, avant d'être nommé Team Manager de l'écurie Toleman en 1984. Par la suite, il reste dans le monde de l'automobile en dirigeant une école de conduite à Goodwood.